Le Mouvement En Marche face au calendrier des élections sénatoriales
Les élections sénatoriales de septembre 2017 s'annoncent difficiles pour le Mouvement En Marche ! D'abord, le corps électoral est considérablement plus figé que l'ensemble des citoyens. Les élus de 2014 sont les plus "marqués" politiquement depuis de très nombreuses élections municipales.
Les "faire bouger", c'est très difficile surtout dans l'urbain. Dans ce contexte déjà difficile, Emmanuel Macron vient d'ajouter une difficulté supplémentaire : le contenu de la récente Conférence Nationale des Territoires. S'imposait-elle dans ce calendrier là ? C'est à dire au moment même des arbitrages locaux pour la constitution des listes sénatoriales. Difficile à dire. En revanche, ce qui est certain, c'est que les annonces dissuadent de nombreux élus locaux "non marqués" à faire le pas sur des listes LREM. Comment protester ensuite face à des mesures très impopulaires dans les nouvelles contraintes de la gestion municipale ?
Ce calendrier peut aussi donner prise à une autre interprétation : la volonté de disposer d'un Sénat ... à droite. Le Sénat à droite, c'est l'assurance de sur-enchères de droite sur de nombreux textes dont le droit du travail. Or les surenchères de droite dé-diaboliseront Macron. Le recentreront. Par conséquent, il n'est pas à exclure que le pari politique soit délibérément celui de bien ancrer le Sénat à droite car de toutes les façons le dernier mot parlementaire revient toujours à l'Assemblée Nationale. Sous cet angle, le calendrier comme le contenu de la Conférence nationale des Territoires trouvent une justification particulière assez tactique et efficace.