Howard Schultz refuse la contagion de la haine
Le positionnement d'Howard Schultz est particulièrement intéressant. Il pose méthodiquement des petits cailloux sur la route de 2020 pour dessiner progressivement un programme qui revient aux fondamentaux du Parti Démocrate. C'est ce qu'il vient de faire après le drame de Charlottesville en exprimant largement son refus de la contagion de la haine.
Pourquoi le Parti Démocrate est-il actuellement en crise au point d'être incertain de capitaliser l'impopularité de Donald Trump ? Parce qu'il lui manque deux identités :
- celle d'un leader présidentiable ayant capacité à gagner,
- celle d'un programme qui donne une vision de l'Amérique susceptible de le réconcilier avec ses électorats classiques d'abord.
Howard Schultz marque le retour d'un Parti Démocrate social, ouvert, mondialisé, modéré avec un supplément de compétence économique. C'est un positionnement très proche de celui de Barack Obama en 2008 sur le plan conceptuel. Mais avec une différence fondamentale : la personnalité perçue du candidat. Barack Obama portait la promesse de la considération des minorités. C'est pourquoi, elles ont toujours été à ses côtés même si la politique de Barack Obama les décevait souvent. Barack Obama était la minorité visible. Il portait sur lui une partie de son programme.
C'est l'un des défis d'Howard Schultz. Jusqu'où son expérience professionnelle est-elle porteuse d'une promesse collective qui peut être positive au-delà de sa seule entreprise ? Son entreprise s'est engagée dans des causes fortes. En 2013, Howard Schultz défend ainsi l'ouverture du mariage aux homosexuels. Howard Schultz défend une conception de valeurs universelles lors des ouvertures de cafés dans des zones "délicates". Mais que va raconter son histoire aux Américains ? C'est tout l'enjeu d'Howard Schultz dans les prochains mois : remettre en ordre sa propre histoire personnelle et pour le moment cette étape là n'est pas encore engagée.