#GrenobleAgglomération : le Cercle du Sud Grenoblois et Grenoble 2020 face au défi d'une nouvelle donne locale

En Isère, les résultats des sénatoriales de septembre 2017 montrent, si besoin était, combien le paysage politique a bougé. En 2011, la droite locale avait 2 Sénateurs. Elle estimait être en étiage faible car cette élection avait pour référence les élus locaux de 2008, vague très favorable à la gauche qui détenait alors tous les pouvoirs locaux : Région, Département de l'Isère, Ville de Grenoble ...

Sans titre

En 2017, la droite compte ... 2 Sénateurs alors même que cette élection repose sur les municipales de mars 2014 très favorables à la droite en pleine vague nationale anti-Hollande, qu'elle a gagné le Département de l'Isère en mars 2015 et qu'elle a gagné la Région Auvergne Rhône Alpes en décembre 2015. Le supposé haut rejoint le plus ... bas historique. Une réalité électorale à méditer. Comme le fait que, pour la première fois, le Nord Isère ne compte aucun ... Sénateur, toutes sensibilités politiques confondues.

Le paysage politique isérois est totalement désaligné. Et l'agglomération grenobloise semble avancer à grands pas sur ce désalignement. Deux clubs méritent l'attention : Grenoble 2020 présidé par Stéphane Gemmani et le Cercle du Sud Grenoblois présidé par Aline Kozma et Claude Soullier.

Grenoble 2020 : l'objectif est clair : les municipales. Le responsable est connu. Stéphane Gemmani est un élu, difficile à classer sur l'échiquier politique français, mais qui serait un candidat idéal pour le parti démocrate américain : les "généreux réalistes". Ils sont généreux parce que le volet social est important. Mais ils sont réalistes c'est à dire capables d'intégrer un pragmatisme économique soucieux d'efficacité. Stéphane Gemmani est aussi un "méritant" comme les aiment les militants démocrates américains. Non pas un théoricien qui parle des sujets connus dans les livres mais des dossiers qu'il connait sur le terrain.

Stephane Gemmani 26 09 17

Le Cercle du Sud Grenoblois, c'est une logique différente : créer une base de propositions ayant vocation à alimenter des candidats du sud grenoblois en 2020. L'objectif électoral direct est moins déclaré. Cela permet dans un premier temps de mettre autour d'une même table des personnes qui ont pu s'opposer par le passé et qui découvrent ainsi des terrains d'ententes parfois inattendus lorsqu'il s'agit de poser des diagnostics et des propositions. Aline Kozma, jeune responsable de la société civile, contribue au succès de ce club de façon déterminante. C'est une redoutable "bosseuse". Et avec beaucoup de méthode, elle pose d'abord les dossiers sous un angle technique comme ce fut le cas lundi 25 septembre sur l'urbanisation dans l'agglomération grenobloise.

Aline Kozma 22 09 17

De quoi profitent ces deux associations ? Tout d'abord, d'un réel vide conceptuel local. Le succès d'Eric Piolle est de plus en plus assimilable à une opération de storytelling conçue et managée par un remarquable communicant, Erwan Lecoeur. Mais les jours d'après ? Sur les dossiers clefs en dehors de réussites ponctuelles (la montagne, les animations ...), il y a du mal de plus en plus à identifier une vision globale à 10 ans. Ensuite, la droite locale est en détresse absolue. Ses scores électoraux sont toujours décevants. Jamais une vraie et solide embellie. Elle n'arrive pas à renouveler ses générations et retombe même de façon assez surprenante dans des ornières redoutables comme la triste aventure actuelle de Meylan avec des querelles fratricides insolubles. Enfin, les législatives de juin 2017 ont montré que l'opinion était prête à bousculer toutes les cartes. Les victoires d'Olivier Véran et d'Emilie Chalas sont des électrochocs terribles. Olivier Véran est passé à quelques voix de gagner la 1ère circonscription de Grenoble - Meylan dès le ... 1er tour. La circonscription qui avait été découpée par Charles Pasqua en 1986 pour être à droite ... à vie. Et elle est gagnée par un brillant candidat de centre gauche qui incarne toutes les qualités que les candidats de la droite locale ont .. perdues.



Pour ce qui concerne Emilie Chalas, elle gagne en 2 mois la circonscription qui devait être celle du PS local à ... vie aussi et elle renvoie un ancien Maire de Grenoble pendant 20 ans (!) à une retraite politique non souhaitée par l'intéressé battu dans "sa" circonscription.



Dans de telles conditions, tout devient possible. Et ces deux clubs y croient et vont faire en sorte que ce "possible" ne s'arrête pas en si bon chemin... A suivre donc avec attention.

  • Publié le 26 septembre 2017

Partagez cet article :

Exprimez votre avis :