Les magasins H & M frappés à leur tour par la croissance du commerce en ligne

  • Internet
  • H & M
  • Commerce En Ligne.

Le "bain de sang" des points de ventes physiques va-t-il s'accélérer de façon brutale ? À la Bourse de Stockholm, le titre de H & M plonge de 15% suite à l'annonce de la fermeture de nombreux magasins.

handm

«Les ventes en magasins ont été affectées par des conditions de marché difficiles et le changement de comportement dans le secteur de la distribution», a affirmé le PDG du groupe, Karl-Johan Persson, dans un communiqué. «Afin de suivre au plus près le changement de comportement rapide des clients, le processus de transformation du groupe a été accéléré», a-t-il ajouté. «Ceci porte sur la poursuite de l'intégration des magasins physiques et en ligne et l'intensification de l'optimisation du portefeuille des magasins de l'enseigne H&M, ce qui entraîne plus de fermetures de magasins et peu d'ouvertures de nouveaux», a-t-il souligné. Le groupe n'a pas précisé le nombre de magasins fermés ni leur emplacement. À la tête d'autres marques comme COS, Monki, Weekday, Cheap Monday, Arket et H&M Home, H&M comptait au 31 août 4553 magasins dans le monde.

Regardons la situation des malls aux Etats-Unis. C’est à dire l’équivalent de nos centres commerciaux. C’est un bain de sang. 33 % d’entre eux sont déjà devenus fantômes. Les temples du shopping et de la consommation deviennent des reliques du passé. Internet est passé par là. Macy’s, Sears, JC Penney, trois des plus grandes chaînes de magasins outre-Atlantique, annoncent chaque semaine la fermeture de centaines de boutiques. A la place des boutiques, des espaces pour le sport, les bureaux et surtout l’immobilier classique. Les Etats-Unis avaient devancé l’Europe dont la France avec ces malls devenus les temples de la consommation. Mais la consommation a changé. La livraison à domicile gagne des parts de marchés chaque année. Aux Etats-Unis, la consommation a changé pour les jeunes générations sous l’effet de deux facteurs : d’une part, redécouvrir le commerce de proximité avec du conseil, des produits de qualité et de la relation humaine. D’autre part, gagner du temps pour une consommation sur mesure grâce à Internet et grâce à la livraison à domicile. Mais passer son temps à déambuler dans de très grandes espaces commerciaux inondés de marques généralistes : c’est fini pour les nouvelles générations. Dès qu’une inflexion de tendances se produit, les Etats-Unis “corrigent le tir” immédiatement, brutalement. En France, cette correction est plus lointaine, sera plus amortie. Mais elle est probable. Le commerce en ligne s’inscrit dans les achats des français. En 2016, les achats réalisés par les Français sur Internet ont atteint 72 milliards, après 65 milliards en 2015 et 57 milliards en 2014, selon la Fevad, la Fédération de l'e-commerce et de la vente à distance. Tous les marqueurs augmentent en moyenne de 10 % par an : le nombre des sites effectuant de la vente en ligne, le nombre des clients, le panier moyen des clients, le CA global … La barre des 100 milliards devrait être franchie en France dès 2019 ! Comme l’argent dépensé en ligne ne l’est plus ailleurs, ce transfert des méthodes d’achats ne peut pas ne pas impacter les centres commerciaux traditionnels.

L’annonce d’appartements et de bureaux à la place des actuels centres commerciaux est engagée : tic-tac-tic-tac … le décompte du temps est parti.

  • Publié le 15 décembre 2017

Partagez cet article :

Exprimez votre avis :