Eau : le dérèglement climatique annonce des séquences de météos extrêmes
C'est un volet du "réchauffement climatique" qui va accélérer la sensibilisation de l'opinion aux vrais enjeux et à l'urgence de mutations urgentes. Le terme de "réchauffement climatique" est pour partie mal choisi. Il s'agit de "dérèglement climatique" plus rigoureusement.
Jusqu'à maintenant, le débat sur le réchauffement climatique était dominé par trois sentiments au sein de l'opinion publique :
1) l'enjeu est lointain,
2) il s'agit d'une progression modérée des températures,
3) les corrections peuvent coûter très cher financièrement et en terme d'emplois.
Ces trois sentiments sont faux.
1) Au rythme actuel, les tournants quasi-irréversibles produisant des effets majeurs pourraient intervenir entre 12 et 20 ans, c'est à dire immédiatement demain.
2) Il ne s'agit pas seulement d'une élévation des températures. Il s'agit aussi de séquences de météos extrêmes car c'est un réel dérèglement climatique qui est en cours. Ce sont donc des séquences temps de canicules mais aussi de pluie, de neige, de tempêtes ... A ce rythme plus fréquent, la "fatalité envers Dame nature" va vite céder la place à une demande d'actions. Et la France a pris un retard considérable dans les travaux de protection contre les inondations, contre les fours urbains ... bref contre la quasi-totalité des effets de ces météos extrêmes. Et l'opinion va vite demander des solutions concrètes.
3) Les corrections vont coûter très cher. Mais dès à présent l'impact des effets du dérèglement climatique coûte très cher. Aux Etats-Unis, des premières estimations circulent sérieusement. L’année 2017 a été la plus coûteuse dans les annales des catastrophes naturelles aux États-Unis avec une série d’ouragans et d’incendies destructeurs dont le coût est estimé à 306 milliards de dollars, selon un rapport de l’Agence océanique et atmosphérique (NOAA). Seize de ces désastres ont provoqué des dégâts dépassant le milliard de dollars, du jamais vu, a précisé la NOAA, rappelant que la précédente année record remontait à 2005 avec 215 milliards de dollars de pertes ayant surtout résulté des ouragans Katrina, Wilma et Rita. Les incendies dans l’ouest du pays qui ont ravagé une grande partie de la Californie sont chiffrés à 18 milliards de dollars, soit «le triple du précédent record annuel», souligne le rapport. L’ouragan Harvey qui a provoqué des précipitations de 1,27 mètre d’eau au Texas a provoqué des dégâts estimés à 125 milliards de dollars devenant le deuxième sinistre naturel le plus coûteux après l’ouragan Katrina de 2005. L’ouragan Maria qui a dévasté Porto Rico a infligé 90 milliards de pertes selon la NOAA tandis que Irma qui a balayé les Caraïbes et la Floride a provoqué 50 milliards de dégâts. L’agence a également relevé qu’il faut remonter à 2011 pour compter 16 désastres naturels ayant coûté au total au moins un milliard de dollars en une seule année. Des chiffres précis qui méritent une réflexion collective sérieuse. La variation du coût des assurances pourrait être le marqueur le plus partagé et concret de "sensibilisation".