John Thune (R) en défenseur du "common sense"
Apple, Facebook, Dreamers ... : aucun sujet ne manque à John Thune pour se différencier de la ligne clivante et dogmatique de l'Administration Trump. C'est indiscutablement un tournant dans le mandat de Donald Trump.
Rien ne manque à la panoplie du présidentiable pour John Thune. John Thune était dans la "salle d'attente" depuis 2012 déjà. A cette époque, John Thune est le visiteur du soir le plus fréquent de l'équipe de campagne de Mitt Romney à Boston. Le candidat Républicain envisage très sérieusement de lui proposer d'être son co-listier. Mitt Romney a le sentiment qu'il doit passer un message à destination de la nouvelle génération du Parti Républicain. Il hésite entre trois profils : John Thune, Marco Rubio et Paul Ryan. Paul Ryan représente la branche la plus radicale. Marco Rubio incarne la génération "naissante" après un succès en Floride totalement imprévisible. John Thune représente "l'Amérique profonde" : le Dakota du Sud.
Mitt Romney perçoit qu'il représente l'Amérique des rivages, l'establishment de la cote Est. John Thune est à l'opposé : c'est l'Amérique rurale, les plaines. Mais Mitt Romney a le sentiment que pour faire la synthèse du Parti Républicain, il doit passer un message d'abord aux plus radicaux. Il choisira donc Paul Ryan. Un choix lourd de conséquences puisque dans le même temps Mitt Romney va infléchir aussi son programme. C'est le choix stratégique qu'il se reprochera après sa défaite.
John Thune ne sera donc pas impacté par la défaite de 2012 puisqu'il n'était pas sur le ticket. Et en 2016, il écartera immédiatement toute hypothèse d'être aux côtés de Trump. En revanche sur la quasi totalité des dossiers, John Thune pose ses "petits cailloux" : le bon sens qui permet de rassembler. Tout est prêt pour lancer l'offensive dès janvier 2019 si les élections intermédiaires sont mauvaises pour le Parti Républicain. C'est le profil à suivre. Tout ressemble très méthodiquement à une course pré-présidentielle et avec un professionnalisme remarquable. En choisissant d'être le défenseur du "common sens", c'est l'axe central qui est choisi. La compétition entre les modérés et les radicaux du Parti Républicain s'annonce très sportive en 2020.