#MeToo : comment interpréter le décalage de la moindre mobilisation en France ?
En Grande-Bretagne, un fonds "Justice and Equality Fund" (fonds pour la justice et l'égalité) » vient d'être présenté dans une tribune publiée par plus de 190 femmes de l'industrie du cinéma et de la télévision.
Le texte est clair. On peut lire notamment :
"... Ensemble, nous pouvons mettre fin à la culture du harcèlement, des abus, de l'impunité en agissant dans tous les domaines de la société, des médias à la politique, et des affaires aux transports». Aux États-Unis, une initiative similaire avait vu le jour au mois de janvier, avec la mise en place du fonds de défense juridique de l'association Time's Up. Outre Emma Watson, de nombreuses stars britanniques ont contribué, notamment Keira Knightley, Jodie Whittaker ou Emma Thompson, et ont été rejointes par des hommes. Une collecte publique a été mise en place sur le site gofundme.com. Elle est gérée par l'association Rosa, qui défend les droits des femmes et milite pour l'égalité au Royaume-Uni. Les fonds récoltés seront reversés à des campagnes d'information et de prévention, et doivent également permettre de financer des actions en justice.
Le fonds est lancé le jour de la remise des Bafta Awards, les récompenses britanniques du cinéma. Comme lors de la cérémonie américaine des Golden Globes, la lutte contre ces violences devrait occuper une large place au cours de la soirée.
Plusieurs personnalités ont déjà annoncé qu'elles s'habilleront en noir, en signe de soutien aux campagnes «Time's Up» et MeToo.
Des mobilisations pour prendre en charge des procédures judiciaires qui tranchent significativement avec la timidité française en ce domaine. Comment interpréter un tel décalage ? C'est une question de fond qui va mériter une analyse sérieuse si ce décalage devait se confirmer durablement.