Kamala Harris (D) avance sur le chemin de la présidentielle 2020
Cette élue Démocrate réunit beaucoup de qualités pour être une candidate performante pour le Parti Démocrate lors de la présidentielle 2020. Mais il ne faut pas sous-estimer l'actuelle radicalisation dans l'électorat Démocrate qui éloignerait un profil modéré de ce type.
Kamala Harris a trois atouts importants. D'abord, elle appartient aux proches de Barack Obama, ce qui signifie que l'ex Président pourrait avoir à coeur de mobiliser ses réseaux, voire même de se lancer personnellement dans une course aux soutiens. Ensuite, Kamala Harris est une remarquable oratrice. Elle sait enflammer les auditoires. C'est une qualité indispensable dans une course présidentielle. Enfin, elle a un discours qui peut mobiliser des segments électoraux traditionnels pro-Démocrates qui étaient restés à la maison en novembre 2016.
Mais elle doit aussi compter avec quatre handicaps forts. 1) Elle est de la Californie. Or cet Etat incarne de plus en plus l'Etat des excès dont les travers d'Hollywood. En 2020, Kamala Harris va pouvoir bénéficier d'une disposition importante initiée par Jerry Brown : l'avancement de la date du vote de la Californie dans la primaire. 2) Elle a globalement un discours très modéré. Une partie importante (peut-être encore croissante) de l'électorat démocrate attend des mesures très radicales face à Trump. C'est une réalité qui va occuper une place importante plaçant Bernie Sanders et Elizabeth Warren dans des positions clefs sur le chemin e 2020. 3) Il ne faut pas gommer l'étape de 2018. Il n'est pas à exclure que des victoires surprises emblématiques donnent des ailes à d'autres candidats au moment où le parcours initiatique par Washington est de moins en moins considéré pour une étape initiative nécessaire. 4) Elle a probablement un cursus qui risque d'être perçu comme "élitiste" et "politique professionnelle". Deux critères actuellement plutôt répulsifs. Pour que Kamala Harris progresse réellement sur ce chemin de 2020, il faut observer avec attention son parcours lors des élections intermédiaires 2018 et pour le moment la mode est à la "solitude sur le terrain" des candidats éloignés de l'appel à des "vedettes politiques de Washington". Une nouveauté qui risque de la priver de tribunes ...