Marion Maréchal sera-t-elle la Sarah Palin de la politique française ?
Le retour en politique de Marion Maréchal peut être un tournant pour la droite française comme le fut le Tea Party en 2010 pour le Parti Républicain américain. 3 tendances fortes sont probablement prêtes à naître en France aujourd'hui comme elles sont déjà nées hier aux Etats-Unis.
La première tendance, c'est la victoire des "hot républicaines". Elles sont photogéniques, télégéniques et leur image plait. C'est une réalité incontestable actuelle : l'image fait le candidat ! C'est même son premier message. En 2010, les "hot républicaines" ont lancé la popularité du Tea Party. Sans elles , le Tea Party n'aurait jamais réussi un tel lancement. Noem, Haley ... ont incarné une image féminine, séduisante qui a fondé une réelle nouvelle génération politique. En 2010, Sarah Palin était leur modèle. La vedette qui réunissait les foules sur le terrain.
Ensuite, c'est la tendance totalement nouvelle des «bons citoyens contre la méchante
élite». Les bons citoyens sont les "héros du quotidien" face aux tracas, aux gaspillages, aux fautes de l'élite. La vague de fond aux Etats-Unis c'est la crise de 2008 qui a poussé des familles à des faillites, à des déchirures, à la vente brutale des maisons... Un effet pas connu à ce niveau en France compte tenu de "l"édredon social". Dans ce séisme, le besoin de revanche est fort face à une élite qui n'a pas été capable de prévoir la crise, d'en limiter les impacts et surtout qui, elle, n'a pas été touchée par la crise.
Enfin, c'est la démocratie affinitaire : la démocratie des pairs : "je vote pour quelqu'un qui mène la même vie que moi".
Voilà le creuset du Tea Party. En France, cet espace est vide, donc libre. Si Marion Maréchal l'occupe, la droite française deviendra méconnaissable en quelques mois. Comme le Parti Républicain américain l'est devenu en 3 ans (2009 - 2012) à l'échelle de tout le pays.
Sur l'effet Sarah Palin, il faut quand même rétablir la vérité des chiffres. Sarah Palin a réveillé la campagne de John McCain au lieu de l'enterrer. Les chiffres sont là pour le prouver. Ce qui a plombé la campagne de John McCain c'est la crise de Wall Street. Les autres interprétations relèvent de l'imaginaire ou de l'instrumentalisation.
En 2008, John McCain, personnalité remarquable, était déconnecté du tournant de la "démocratie affinitaire" : comment s'identifier à l'époux d'une milliardaire incapable de donner le chiffre exact de ses demeures tant elles sont ... nombreuses ? Le vrai rendez-vous présidentiel manqué par John McCain fut la primaire 2 000 face à GW Bush. Après, en dépit de talents remarquables, il ne répondait plus aux tendances du marché électoral.
Cet enjeu est aujourd'hui le véritable tournant pour la droite française. Si elle le vit comme les Etats-Unis l'ont vécu en 2010, dans deux ou trois ans le paysage politique français sera méconnaissable après le choc du printemps 2017 qui a déjà été considérable.