Boston : la lettre ouverte très intéressante de Larry Tye à Joe Kennedy III
Larry Tye est un auteur spécialisé dans les biographies de personnalités célèbres. Ce journaliste du New York Times vient de publier dans le Boston Globe une lettre ouverte à Joe Kennedy III à l'occasion du 50 ème anniversaire de la campagne de Robert Kennedy.
Une lettre remarquable. D'abord, Larry Tye constate qu'en 2020, Joe Kennedy III sera un jeune quadra comme Robert Kennedy l'était en 1968. Donc pourquoi attendre ? Mais surtout ensuite, ce qui est intéressant, c'est l'analyse de Larry Tye sur les difficultés de Robert Kennedy en 1968. Il a hésité longtemps. Il a avoué tard sa décision. Et surtout, il a laissé son esprit devenir trop encombré par l'opposition à Lyndon Johnson. Ce faisant, il a altéré l'expression de la vision qui était la sienne. Enfin, il faut faire revivre l'espoir. Le retour des Etats-Unis comme première puissance reconnue dans le mode passe par cette capacité à faire vivre des causes qui sont placées dans la cohérence d'une vision qui fasse vivre l'espoir.
Les années Kennedy sont essentiellement le rappel qu'en politique la bataille prioritaire c'est celle du leadership de valeurs. Un individu n'est là que pour incarner ces valeurs. Les porter. Ce fut d'ailleurs le socle de la première candidature de Joe Kennedy III à la Chambre des Représentants.
Cette lettre ouverte met en relief l'importance décisive de la période de novembre 2018 à mars 2019. Ce sera le temps du lancement de la présidentielle 2020.
A chaque campagne électorale, il faut :
- un premier et un dernier jours,
- un premier et un dernier messages,
- une première et une dernière images.
Le dernier candidat a avoir fait vivre le rythme de l'espoir aux Etats-Unis a été Barack Obama en 2008.
Le premier jour pour Barack Obama a été sa déclaration officielle de candidature sur la base de celui «qui se lève tôt» c'est-à-dire qui sait qu’il est peu connu et qu’il lui faudra donc du temps pour gagner la notoriété nécessaire. Il est donc parti avant les autres.
Son premier message a été celui du changement.
Sa première image a été celle de la nouveauté : la première candidature d’un Sénateur métissé ne s’engageant pas pour une candidature de témoignage mais défendant sa chance réelle de victoire.
Ces trois repères ont montré alors l’immensité des défis.
Une immensité d’autant plus grande qu’il fallait compter avec la concurrence d’une ex-First Lady et le «passif» d’une expérience limité à l’exercice d’un mandat de Sénateur pendant … 3 ans.
Et pourtant, le chemin de la victoire s’est ouvert.
Il s’est ouvert parce que la campagne présidentielle Américaine est marquée par deux caractéristiques :
- une rencontre avec le peuple,
- dans une ambiance optimiste marquée par le changement possible.
Et la rupture de 2016 est intervenue sur ce dernier point. Le changement par la sanction a dominé la place traditionnelle accordée à l'optimisme. Est-ce une exception ou un tournant durable ? C'est tout le mystère de la présente période. Et probablement d'ailleurs le réel enjeu du socle d'une candidature comme celle de Joe Kennedy III.