Joe Kennedy III se démarque de la campagne de Robert Kennedy Jr
"Marche doucement car tu marches sur mes rêves …" : un Kennedy est dans la course à la primaire Démocrate pour la présidentielle 2024. Très involontairement, il va peut-être mettre fin à la dynastie Kennedy en politique ? Les alertes ont déjà été nombreuses. En 2018, dans l'Illinois, il y eut l'échec de Christopher Kennedy arrivé troisième dans une primaire Démocrate. Sa campagne avait été médiocre. Le seul nom ne suffisait plus à gagner une élection. Puis en 2020, à Boston, ce fut l'échec de Joe Kennedy III dans une autre primaire Démocrate face à au Sénateur sortant (Ed Markey) âgé de 74 ans et à l'actif sénatorial particulièrement maigre. Et maintenant, Robert Kennedy Jr mène une campagne très atypique, plutôt folklorique qui ne lui permet pas de sortir de la zone des 20 % d'intentions de votes face à un candidat (Joe Biden) dont on est en droit de se demander comment il peut être encore candidat tant son état de santé parait fragile. On assiste peut-être à la fin d'une dynastie en politique ? L’impact des « années Kennedy » a été tel que, depuis 1968, l’opinion attend l’héritier mythique capable de faire revivre ces années.
Pour la 1 ère fois à ce point, j’ai eu ce sentiment profond en juillet 1999. Nous étions en famille avec Marie et nos deux enfants à Washington le 17 juillet quand la « disparition » du vol de JFK Jr a été signalée. Puis sur Boston à partir du lendemain où nous nous rendions souvent depuis l'enfance de nos fils . En 1999, tout un pays était suspendu aux informations. Le temps s’était arrêté. Le 19 juillet, des fragments d’avion étaient localisés. Le 21 juillet, les corps étaient retrouvés dont celui de JFK Jr attaché à son siège. D’un coup, un nom devenait une « marque » associée aux drames et non plus à l’espoir. Un drame de plus sur une liste déjà si longue. Avec Robert Kennedy Jr et sa campagne pour le moins décalée, la remarquable tribune de Gonzague de Saint-Bris dans le Figaro du 19 juillet 1999 trouve un impact particulier quand il cite William Buffer Yeats (poète irlandais) : « Marche doucement car tu marches sur mes rêves ». Parfois un mythe devient aussi un très lourd fardeau tant il a élevé le niveau des exigences.
Denis Bonzy