Alexandria Ocasio-Cortez et le jour où les femmes votent et votent pour une ... femme
Après le constat sur l'étape franchie en 2018 en faveur de la féminisation de la politique américaine dans des proportions inédites et pour partie imprévisibles à ce point, il devient nécessaire d'ouvrir une autre étape : celle de l'explication : pourquoi à ce point ?
Trois facteurs méritent une attention particulière. 1) L'idée du juste équilibre : c'est le socle de la naissance de ce phénomène avec le Tea Party en 2010. La classe politique masculine n'a pas été capable de prévoir la crise de 2008. Elle est incapable de fixer une sortie rapide. Et si le temps des femmes s'ouvrait ? C'est le creuset des discours de 2010.
2) Mais les femmes "nées" en politique en 2010 n'ont pas confirmé leur capacité à s'imposer comme à imposer de nouvelles règles. Le système a encore perdu de sa crédibilité. Il devenait donc prêt à vivre une nouvelle étape.
3) Cette nouvelle étape est née en 2017 avec deux phénomènes : #MeToo ou les excès modernes d'une société machiste et Trump devenu une caricature de la vieille politique fondée sur le rapport de forces permanent avec des poussées anti féministes à peine retenues. Ces deux phénomènes ont poussé les femmes à davantage s'affirmer. Aujourd'hui, selon les premiers chiffres qui tombent sur les participations électorales des primaires, les femmes votent largement au-dessus de la participation civique des hommes et elles votent pour des femmes. C'est ce double déclic qui fait la différence.
Si ce réflexe s'installe, un réel tournant est intervenu pour de bon. Car les élections américaines sont d'abord un enjeu de mobilisation.