Alain Juppé incarne une défaite emblématique
Alain Juppé devient le symbole d'une défaite qui révèle l'irrationalité et la terrible injustice du suffrage universel direct.
Alain Juppé devient le symbole d'une défaite qui interpelle tout observateur pour 4 raisons essentielles.
Tout d'abord, les "affaires" ont probablement fragilisé pour partie l'ancien Premier Ministre. Le plus étonnant c'est que les "affaires" impactent de façon particulièrement aléatoire et parfois à l'intérieur d'une même géographie régionale. Certains sont emportés tandis que d'autres s'en remettent assez rapidement. Aucun critère rationnel ne peut constituer la grille de lecture dans ce domaine.
Ensuite, s'il est n homme public qui ne peut être l'objet de doute quant à ses capacités intellectuelles ; c'est bien Alain Juppé, ancien élève de Normale Sup et de l'ENA sans appartenir, loin s'en faut, à l'aristocratie parisienne initialement. Mais l'opinion ne cherche plus des "experts" mais des "proches".
De même, sa défaite montre aussi l'évolution de la sociologie de certains centres villes affectés par le phénomène des "bobos" et qui conduisent à des évolutions considérables à Bordeaux mais aussi à Paris, Lyon, Toulouse, Grenoble...
Enfin, c'est un style qui ne correspond plus à la mode. La mode est au "people", aux "forts en images" et Alain Juppé n'est pas de cette génération.
Il est de la "génération sacrifiée" par les années Chirac qui aura décapité la totalité de ses proches comme la totalité de ses éventuels concurrents à l'intérieur de sa famille politique (Séguin, Noir, Léotard ...) Seul Nicolas Sarkozy est parvenu à passer au travers de cet impitoyable et pour partie involontaire machine à destruction qui caractérisera le parcours de l'ex Chef d'Etat.
Avec la défaite d'Alain Juppé, c'est peut-être la vraie fin des "années Chirac".