Paul Ryan : vainqueur puis victime de la radicalisation du Parti Républicain

  • Paul Ryan

En novembre 2018, Paul Ryan va quitter la fonction de Speaker. Un leader prometteur du Parti Républicain prend une réserve anticipée mettant en relief toutes les difficultés de la cohabitation interne du Parti Républicain.

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Le 29 octobre 2015, Paul Ryan succède à John Boehner, poussé à la démission par la faction ultra-conservatrice du parti républicain.

La majorité républicaine de la Chambre était alors sans leader depuis que John Boehner ait annoncé son départ à la retraite, et que son numéro deux, Kevin McCarthy, ait renoncé le 8 octobre à se présenter en raison de l'hostilité de la faction ultra-conservatrice du groupe, issue du Tea Party. Le retrait de la course de Kevin McCarthy avait plongé le groupe républicain dans la confusion, faute de personnalité capable de rassembler un parti profondément déchiré entre les modérés et les intransigeants du Tea Party. La fracture reste ouverte depuis 2010.

Le «speaker» est le troisième personnage des États-Unis après le président et le vice-président.
Paul Ryan a alors fixé ses conditions pour accepter le poste : il sera candidat seulement si tous les courants républicains, notamment les ultra-conservateurs du «Freedom Caucus» (groupe de la liberté), le soutiennent d'ici à vendredi. Cette faction d'environ 40 élus a voté à une forte majorité en faveur de Paul Ryan à huis clos, sans toutefois parvenir à un consensus.

Mais Paul Ryan s'est félicité d'une «étape positive vers une équipe républicaine unie». D'autres sous-groupes se prononcèrent alors dans la même direction.

Ultra-libéral spécialiste du budget, élu d'une circonscription du Wisconsin depuis 1999, il fut le colistier de Mitt Romney, candidat républicain à la Maison-Blanche en 2012, et il a présidé la puissante commission chargée des impôts, après avoir présidé celle du budget.

Pour les démocrates, Paul Ryan était avant tout celui qui avait proposé dans le passé des budgets d'austérité qui auraient considérablement réduit l'État-Providence américain. C'était alors la radicalisation annoncée. Mais même cette forme de "radicalisation" s'est avérée trop ... modérée. Un marqueur fort du climat politique actuel.

  • Publié le 31 juillet 2018

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