Ronald Reagan et la culture "America is back"
Avec l'Iran, Donald Trump prend un tournant majeur y compris pour sa propre image. En matière internationale, la démocratie américaine est un lieu d'excellence. C’est le pays qui compte le plus d’universitaires brillants consacrant leurs talents à examiner les enjeux de chaque géographie de la planète.
Et à l'intérieur de cette logique générale, c’est en matière de relations internationales que les néo-conservateurs ont été les plus productifs. Des universitaires constituent une sorte de «shadow cabinet» permanent pour les Républicains. Ils reprochent aux Démocrates une vision erronée des relations internationales manquant de réalisme dans les rapports de forces permanents. L’angélisme de Carter est leur reproche fondamental. Cette mention évoque les images terribles de l’opération «Blue Light» du 24 avril 1980 destinée à libérer des otages, échouant lamentablement dans le désert à Tabas, devenant le symbole d’une Amérique humiliée. Jamais depuis le Vietnam, l’opinion Américaine n’avait vécu un tel choc.
Une humiliation qui allait ouvrir les portes au Reaganisme avec le retour à la force militaire des Etats-Unis. Ces néo-conservateurs sont très bien représentés dans l'équipe de Donald Trump. Leurs valeurs sont simples. Sur tous les terrains délicats, la priorité est celle de l’endiguement (containment).
Il s'agit d'une approche basée sur le rapport de forces. Ses critères sont simples.
Il ne s’agit pas de parler de dissuasion mais de victoire.
Il ne s’agit pas d’évoquer une quelconque parité mais d’établir la supériorité Américaine.
Il ne s’agit pas de laisser place à une riposte mais à l’action offensive.
Toute autre approche est tournée en dérision car trop éloignée des dures réalités des relations internationales. La force de cette approche date du début des années 80. Les Républicains ont perdu de la superbe. Les démocrates ont beaucoup recruté parmi les professeurs d’Harvard. John Kennedy a McGeorge Bundy. Jimmy Carter a Zbigniew Brzezinski qui a débuté à Harvard.
L’Institut Hoover a été fondé en 1919 par Herbert Hoover. Installé sur le campus de Stanford, l’Institut avait tissé des liens étroits entre 1967 et 1975 avec un Gouverneur de Californie, Ronald Reagan. Lorsqu’il est élu Président le le 5 novembre 1980, l’Institut gagne la reconnaissance dans la qualité de ses analyses qui ont inspiré le candidat et qui vont guider le Président. Dans son équipe, les membres de l’Institut sont aux postes clefs. Glenn Campbell, alors Directeur de l’Institut, cumule de nombreuses fonctions officielles. Au sein du Comité des Relations Internationales, les membres de l’Institut vont compter 25 % des effectifs. Du jamais vu. Les années Reagan vont d’abord être celles de la renaissance de la vitalité Américaine et celles conduisant à l’effondrement du communisme. L'effondrement du communisme a été obtenu par la course militaire au prix d'un appauvrissement terrible du peuple. L'idée était que dès que la guerre est exclue, il ne peut y avoir que de perspective par la révolte populaire intérieure contre un régime politique. Le changement de régime passe par la révolte populaire. La révolte populaire passe par l'appauvrissement du peuple qui, par la faim et la misère, devient l'opposant du régime en place.
Barack Obama n'avait échappé au reproche de "cartérisme" que grâce à la neutralisation de Ben Laden. Dans le dossier de l'Iran, Donald Trump revient aux fondamentaux de Ronald Reagan. La culture "America is back". Un message très fort passé par Donald Trump à son électorat.