Robert Redford ou le vrai héritier de Victor Hugo
La forêt française a pu compter sur un défenseur remarquable : Victor Hugo. Victor Hugo a obtenu la suspension de coupes considérables après des adjudications. Il voyait dans chaque arbre un monument. Avec Robert Redford, le spectateur de ses films pouvait voir dans chaque arbre un monument.
Le jeu des lumières. La majesté donnée à un cours d'eau. La musique de la douceur des branches qui bougent. Son annonce de "retraite" est une mauvaise nouvelle pour celles et ceux qui aiment cette écriture cinématographique. Un style si éloigné du cinéma français de plus en plus tristement spécialisé dans l'éloge du con, de la misère ou de la vulgarité. On est en train de perdre l'un des vrais héritiers de Victor Hugo, seul l'outil d'expression de la pensée changeait.
Dans les réalisateurs américains, trois noms sont emblématiques : Clint Eastwood honore les héros du quotidien. Tom Cruise anime les films aventures du héros hors norme. Et Robert Redford célèbre l'Amérique sauvage : les grandes prairies, les cow-boys ... Robert Redford a fait pour l'environnement davantage que les écologistes politiques. Il a remis en surface l'autre Amérique celle de l'intérieur qui échappe au gigantisme des rivages. La retraite de Robert Redford va marquer un tournant dans l'hommage rendu par des films forts à la nature, aux rivières, aux prairies et au temps long des amoureux des grands espaces : les arbres, la pêche ... Une écriture cinématographique qui va manquer.