Cour Suprême : quand la bataille pour la nomination tourne au concours de #MeToo
La bataille est simple. Pour les Démocrates, il s'agit de faire traîner pour décaler la désignation du Juge après les élections du 6 novembre. En espérant alors avoir une majorité au Sénat donc pouvoir faire obstacle à la proposition de Donald Trump.
Pour les Républicains, il s'agit de nommer le Juge avant le 6 novembre mais sans donner le sentiment d'expédier une nomination qui pourrait être entachée par des griefs sérieux. Cet équilibre vient d'être défini en fixant un 1er vote en commission dès vendredi, soit le lendemain de l'audition d'une femme qui l'accuse d'agression sexuelle. Le Sénat devra ensuite, à une date restant à fixer, voter en séance plénière pour confirmer, ou non, le juge Kavanaugh. Brett Kavanaugh, 53 ans, et l'universitaire Christine Blasey Ford, 51 ans, témoigneront tous les deux sous serment jeudi devant la commission judiciaire du Sénat, chargée d'évaluer les candidats à la Cour Suprême. Depuis l'éclosion du mouvement #MeToo il y a un an, les Américains sont attentifs à la manière dont sont traitées les femmes se disant victimes de violences sexuelles. Les républicains détiennent une courte majorité (51-49) au Sénat, seul habilité à donner le feu vert pour les postes de juge à vie à la Cour suprême.
L'entrée de Brett Kavanaugh à la Cour Suprême placerait les juges progressistes en minorité au sein de cette juridiction chargée de veiller à la constitutionnalité des lois, mais aussi de trancher les questions de société les plus épineuses, comme la régulation des armes à feu, le droit à l'avortement ou le mariage homosexuel. Les démocrates se sont donc effectivement dressés contre le juge Kavanaugh dès sa nomination par Donald Trump. Ils se sont ensuite saisis des accusations d'agressions sexuelles portées contre lui pour demander un report du vote de confirmation, ou un retrait du magistrat. La semaine s'annonce décisive.