Alexandria Ocasio-Cortez et le défi de la lutte contre la pauvreté
Le 6 novembre, en pleine dynamique économique réduisant le chômage à des pourcentages historiquement bas, l'un des défis pour l'aile gauche du Parti Démocrate c'est d'identifier la marge de compassion pour la pauvreté : le choc classique du welfare face au workfare.
En période d'emploi, les Républicains ont traditionnellement un axe efficace de campagne : assortir des aides à ceux qui travaillent. Cette logique sous-entend que ceux qui ne travaillent pas sont ceux qui ne font pas d'efforts et en conséquence ne méritent pas que la collectivité s'occupent d'eux.
A l'opposé, les Démocrates défendent une autre approche. D'une part, l'accès à l'emploi n'est pas lié exclusivement à la volonté individuelle mais à un ensemble de facteurs bien plus compliqués. Bien davantage, l'aile gauche défend que la lutte contre pauvreté doit demeurer un axe fort avec une couverture sociale qui doit écarter les risques d'exclusions.
Le 6 novembre, cette dialectique sera défendue par de nombreux candidats proches de Bernie Sanders. Il faudra donc surveiller leur capacité à être élus le 6 novembre et ensuite leur capacité à défendre une offre politique différente. Ce sera le cas d'Alexandria Ocasio-Cortez. Son élection est très probable compte tenu du profil politique de sa circonscription électorale. Mais le vrai défi c'est pour l'étape d'après : que peut-elle faire au sein de la Chambre des Représentants ? Et ce défi là conditionnera la capacité de cette sensibilité à compter dans le processus de 2020.