Alexandria Ocasio-Cortez ou la bataille des causes contre les peurs
Depuis 8 ans, la vie politique américaine est dominée par les peurs. Tout a commencé en 2010, lors des élections intermédiaires d'alors. Puis ce courant a pris une importance toujours croissante pour conduire à la victoire de Donald Trump en novembre 2016.
En 2010, la situation est simple. La crise économique de 2008 a été une secousse terrible. Elle a ouvert l'expression de colères considérables. Ces colères vont conduire Barack Obama à une défaite historique en novembre 2010. Puis progressivement, les colères ont cédé la place aux peurs : chômage, violences ...
Donald Trump est d'abord l'élu des colères et des peurs. Face aux peurs, il offre deux réponses : 1) "je suis votre bouclier contre le monde entier", 2) "ma réussite personnelle sera contagieuse et elle va vous porter chance". La dialectique de Donald Trump est efficace parce qu'elle repose sur des socles très simples.
Face à cette réalité, des candidats Démocrates ont tenté de substituer la bataille des causes. Ils sont revenus aux fondamentaux du Parti Démocrate : santé, pauvreté, éducation ... Le 6 novembre, dans des territoires incertains ou traditionnellement Républicains, ce sera très instructif de voir si les causes peuvent mobiliser davantage que les peurs. Si c'est le cas, avec des candidats et des candidates charismatiques (Julie Oliver, Beto O'Rourke ...), des bastions Républicains peuvent chuter chez les Démocrates. Si les peurs restent prioritaires, ces candidats ne parviendront pas à créer la surprise.
Le cas d'Alexandria Ocasio-Cortez est différent car sa circonscription est assurée d'être gagnée par elle tant elle est historiquement Démocrate. Son enjeu était la primaire et non pas le DDay électoral. L'enjeu sera dans sa valeur ajoutée à des candidats dans des circonscriptions difficiles. Ce sera le vrai marqueur de fond des tendances constatées le 6 novembre.