Les Gilets Jaunes et le climat de revanche du peuple
L'entrée désormais incontestable des "gilets jaunes" dans la vie politique française c'est d'abord la consécration du climat de revanche du peuple. Un peuple qui se revendique en tant que tel et qui demande surtout que soient résolus les problèmes du quotidien dont la fin de la hausse permanente des taxes.
Ce besoin de quotidienneté a ouvert un espace particulier à des protestations vives face à une représentation politique terriblement fragilisée par la volonté de casser le "politiquement correct". De façon surprenante à ce point, Emmanuel Macron est confronté à une crise de désamour sur les mêmes bases que celle connue par Barack Obama en 2010 avec le Tea Party. L'équipe Macron a reproduit la campagne Obama avec une "fidélité" étonnante y compris dans les détails.
La gouvernance introduit des similitudes encore plus fortes. Des présidents très intellectuels. Les espoirs de la campagne vite déçus. Des politiques publiques qui creusent des fractures territoriales entre les capitales et les secteurs ruraux.
Et cette fracture territoriale est d'autant plus redoutable qu'elle s'accompagne d'une réelle division des sociologies. Par conséquent, le choc devient comportemental. Et ce choc est par définition encore plus violent quand des citoyens se sentent remis en cause dans leurs modes de vies.
Aux Etats-Unis le Tea Party a généré un dégagisme considérable. De 2010 à 2018 le profil des personnels politiques a totalement changé. Mais le rythme électoral américain s'y prête : la Chambre des Représentants est élue tous les 2 ans. Le Sénat voit son renouvellement fractionné. Le mandat présidentiel est de 4 ans. On est loin des durées des mandats français. Cette durée en France va faire courir d'énormes risques dans de telles circonstances : transformer des élections en sanctions sans relation avec leurs objets légaux des consultations électorales.
Les Européennes et les municipales pourraient être les premiers rendez-vous frappés par un fort dégagisme.