Beto O'Rourke est-il un nouveau "John Edwards 2004" ?

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Par leur cursus, leur dialectique, des candidats Démocrates arrivent à parler de façon efficace aux classes moyennes qui font la différence. L'un des derniers fut John Edwards avant de connaitre une issue pour le moins délicate. Beto O'Rourke est-il de ce "calibre" ? Et l'issue de John Edwards est-elle exclue totalement ?

John Edwards

La première fois que l'opinion américaine découvre John Edwards, c'est lors des auditions au Sénat pour la tentative d'impeachment de Bill Clinton. John Edwards est brillant avec une rhétorique d'une efficacité absolue. En recherchant sur son cursus, les médias découvrent des succès majeurs lors d'actions collectives. John Reid Edwards est né le 10 juin 1953. En 2004, il fut candidat aux primaires américaines au sein du Parti Démocrate. Il s’installe alors en quelques mois comme un ton neuf et il fait des scores considérables. Progressivement il devient le principal concurrent de John Kerry avant de se retirer puis d’annoncer son ralliement à John Kerry.



A ses côtés, il a effectué un parcours de candidat à la Vice-Présidence dans des conditions particulièrement performantes. Les Démocrates pensent alors tenir le "ticket de rêve", l'aristocrate Kerry qui sait parler à l'international et aux indépendants par son passé militaire et John Edwards qui sait parler aux classes moyennes.



John Edwards, c'était le «champion des gens ordinaires». Issu d’un milieu modeste, John Edwards a gardé un ton populiste. Son physique télégénique lui a assuré une rapide notoriété.

Sur le terrain, John Edwards multiplie les rencontres à thèmes : visites d’usines, hôpitaux… Toutes ces visites sur le terrain ont un point commun : aller au contact et à la rencontre des plus défavorisés.

Il a développé les thèmes novateurs qu’il souhaite porter dont :
- le caractère immoral d’acceptation d’un certain seuil de pauvreté,
- les arbitrages nouveaux à opérer. Il dénonce les aides accordées aux grands groupes pétroliers démesurées par rapport aux aides accordées par exemple aux organismes chargés de promouvoir la couverture santé des enfants,
- la mise en place d’un « salaire minimum »,
- la stigmatisation de la coupure croissante entre la « riche Amérique » et celles des « pauvres »,
les abus des grands groupes industriels,
….

En 2008, il va candidater mais sa campagne se soldera par une succession de scandales (privés et financements) qui vont l'écarter de la politique.

Mais John Edwards avait apporté deux messages en comparant 2004 et 2008 :

- une primaire vit par les visages neufs. Il l'avait été en 2004,

- il ne faut surtout pas être modéré. Le modéré ne prend pas la lumière. Il n'attire pas les médias.

C'est aujourd'hui les deux socles de Beto o'Rourke : il prend la lumière et il est neuf. Il a des atouts qui s'usent vite. En 2008, John Edwards n'a jamais retrouvé sa force populaire de 2004. Une référence à méditer sérieusement.

  • Publié le 21 novembre 2018

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