Kirsten Gillibrand et le défi du nombre
Kirsten Gillibrand est l'une des parlementaires Démocrates les plus expérimentées. Ses travaux au Sénat ont porté sur des sujets majeurs dont les droits des femmes et la lutte contre les différentes formes de harcèlements. Elle se lance dans la course 2020. Mais avec une question de fond : comment faire vivre sa différence face à la multitude de candidats ?
Elizabeth Warren + Tulsi Gabbard + Joe Biden + Andrew Cuomo + Draft Beto + Kamala Harris + Mike Bloomberg + Bernie Sanders + ??? = combien sur la ligne de départ ?
La politique américaine a toujours respecté 4 lignes fortes. 1) Plus les candidats sont nombreux dans une primaire, plus cela égalise tous les candidats. Derrière le mot "égalise" c'est en réalité minimise chaque candidat. 2) Plus les scores s'égalisent, plus la campagne se durcit. C'est aussi logique puisqu'il faut trouver des angles pour devancer les autres. 3) Les primaires sont toujours une prime à la participation de militants radicalisés. Donc si les modérés sont nombreux dans cette prime aux radicalisés, ils sont pénalisés. 4) Plus la campagne dure avant de dégager un duel clair, plus les comptes de campagnes sont éprouvés avant le véritable duel contre le Républicain.
Aujourd'hui tout est réuni pour que les démocrates cumulent tous ces dangers. Kirsten Gillibrand en est l'illustration. Une candidate modérée, sérieuse mais comment peut-elle faire vivre sa différence dans cette multitude de candidats ? Et si elle n'y parvient pas c'est l'élimination assurée. Le dispositif des primaires montre de plus en plus ses limites dans de telles circonstances. A quoi rimeront les premiers débats s'il y a 15 candidats ? Quels temps de paroles ? Cela avait été le souci des Républicains en 2016 dissociant 2 catégories de candidats et cette multitude ne laisse un espace qu'aux candidats fortement tranchants d'où à l'époque la percée de Donald Trump.