Howard Schultz et la campagne difficile
Howard Schultz a créé en 1971 la chaîne Starbucks Coffee sur la base de la définition d'un troisième lieu qui s'ajoute au domicile et au travail : le troisième lieu. Il a créé un nouvel espace à succès. Paradoxe de la vie, aujourd'hui, Howard Schultz peine à définir son "lieu politique".
Le "troisième lieu" : cette idée a connu un succès considérable avant de rencontrer ces dernières années des difficultés qui ont imposé son retour dans "son" entreprise. Il vient de passer dernièrement en annonçant la "nouvelle génération" du troisième lieu comme espace de convivialité dans les centres urbains. Sa définition reprend beaucoup à la logique Française du "bistrot" de proximité. C'est assez étonnant de voir cette idée défendue par un tel chef d'entreprise au moment même où le "bistrot à la Française" quitte tant d'espaces péri-urbains ou ruraux. Le départ du boulanger, du bistrot ou de l'antenne de poste sont souvent l'étape vers une forme de désertification ou de vie moins collective.
Sur le plan professionnel, Howard Schultz a ainsi remarquablement réussi à définir son "espace", il peine actuellement sur le plan politique. Pourquoi à ce point ? Parce que le temps est à la recherche de "justiciers", de "rebelles" et c'est un positionnement que Howard Schultz n'arrive pas à définir. Par conséquent, son offre devient difficilement visible. La demande intervient dans un contexte de "sentiment justicier" ou "vengeur" tant l'opinion a désormais le sentiment d'être manoeuvrée par les pouvoirs politiques et économiques. Howard Schultz est donc en campagne difficile et, sauf rebond imprévisible à ce jour, sa candidature risque de passer rapidement au second rang face à l'entrée en campagne de vrais professionnels de la politique.