Elizabeth Warren et la bataille du leadership
Elizabeth Warren sait que sa première priorité c'est de faire naître puis vivre une identité qui crée du sens. Le danger pour elle comme pour d'autres candidats sauf Biden et Sanders c'est le piège du sans nom. Tomber dans la foule des autres candidats.
L’acquisition la plus facile du statut de leader c’est d’être le premier. Comment fait-on pour être leader ? C’est simple. Il faut être le premier. Le premier c’est la légende. La légende vit toujours. Le second est soit un suiveur soit le premier des … perdants. Dans aucun de ces cas, il n’y a matière à créer un statut de leader.
Une fois arrêté ce constat de bon sens, la véritable difficulté consiste à identifier l’objet de cette première place. Elizabeth Warren a tenté un premier coup avec sa proposition sur les gros donateurs. En 2008, Barack Obama pouvait compter sur un fait discriminant objectif : être le premier Président métis. Comme il n’y avait pas d’autres candidats sur ce créneau, il n’eut même pas de confrontation pour acquérir cette première place sur d’autres candidats à ce statut.
Sur les idées, c'est plus difficile. Il faut faire vivre du neuf. C’est donc le moment où le candidat conforte son statut par la recherche systématique du neuf. Un premier n’imite pas. Dès qu’il tombe dans l’imitation, il peut rejoindre un statut de suiveur. C’est dans cette cohérence globale que le statut de leader se conquiert et s’affirme. C’est cette cohérence globale qui a été la grande réussite de la campagne 2008 de Barack Obama comme Trump en 2016 sur un registre différent.