Tulsi Gabbard et le défi des "candidats sans nom"
Une présidentielle américaine c'est d'abord un défi de notoriété. Les citoyens ne votent pas pour un candidat dont le nom est inconnu. Mais construire cette notoriété à l'échelle fédérale, c'est un travail considérable. Et sans cette notoriété, c'est se condamner à appartenir au groupe des "candidats sans nom".
Le danger pour les "candidats sans nom" c'est qu'ils soient trop nombreux et que les médias, comme en 2016 pour les Républicains, fractionnent les débats en deux groupes. En 2016, les médias ont créé "deux divisions". Mais les audiences pour la "seconde division" étaient tellement faibles qu'il était impossible de percer.
La tactique ancienne des "candidats sans nom", traditionnelle, c'était d'attendre les premiers débats pour émerger. Lors des premiers débats, il fallait alors se "distinguer", alimenter une polémique forte qui joue le rôle de tremplin de notoriété.
Avec la logique des "deux divisions", cet espace est fermé. Progressivement, la présidentielle est devenue d'abord un enjeu médiatique puis un enjeu financier. Et une candidate brillante comme Tulsi Gabbard se heurte à ces deux murs. Elle a un parcours personnel remarquable. Un parcours parlementaire très sérieux. Mais elle n'a pas de "nom sur le plan fédéral" et cela risque de devenir insurmontable.