Justin Trudeau et l'enjeu du leadership
Le charisme et le sens de la communication d'un leader politique en campagne électorale peuvent-ils surpasser l'appréciation négative sur son bilan ? C'est toute l'énigme du sort de Justin Trudeau en octobre 2019.
Aujourd'hui, une campagne électorale, c'est d'abord la bataille des images. La bataille des images répond à une nouvelle logique de l'opinion qui est double :
- faire bref,
- faire choc.
L’opinion est surexposée à des messages. Elle est donc en permanence au bord de la saturation. Parce qu’elle est surexposée, elle s’engage dans une course permanente à la surenchère.
Hier, la vie politique empruntait ses principes à l’approche de Machiavel faite d’intrigues, de tactiques, de manœuvres.
Aujourd’hui, c’est la place à l’apparence qui fonde les nouveaux rapports de forces dans une logique très proche des techniques commerciales mais en sachant qu’en politique la marque c’est le nom.
C’est donc un nouveau savoir-faire professionnel qui s’impose.
A son tour, il est régi par des règles incontournables :
- on ne communique pas par délégation. La communication doit être la première priorité du responsable public ou du candidat,
- on ne communique pas en dépossédant une personnalité de la réalité de son tempérament. La seule communication durable repose sur la reconnaissance de la réalité de ce tempérament,
- enfin, la véritable question essentielle est l'identification de la traçabilité du message.
Justin Trudeau a parfaitement intégré ces contraintes. S'il gagne, Justin Trudeau montrera que la charisme du leader peut surpasser l'appréciation sur le bilan. Un test important au-delà du Canada.