Grenoble Agglomération : la grave fracture territoriale est-elle encore cicatrisable ?
Le mandat qui prend fin dans l'agglomération grenobloise a fait naître une blessure territoriale dont il y a désormais matière à se demander si elle peut guérir ?
Hier, dans le Dauphiné Libéré, deux jeunes leaders d'un Collectif ont présenté sous une forme courtoise et particulièrement détaillée ce qui constitue sur le fond une véritable déclaration de guerre contre les pratiques des élus sortants de la Métro. Que demandent en effet Claude Soullier et Aline Kozma, co-Présidents du Cercle du Sud Grenoblois ? 1) La transparence sur les comptes de la redistribution territoriale au sein de la Métro : en clair, les contribuables des petites Communes ne doivent plus payer pour "perfuser" la ville - centre qui se déclarait officiellement et publiquement en état de faillite au printemps 2014. 2) La reconnaissance de "bassins territoriaux". C'est tout le contraire des pratiques du système sortant qui a toujours refusé de reconnaitre la diversité territoriale pour tenter de faire naître une seule entité uniforme avec un étalement urbain assumé par le projet actuel de PLUi. 3) Ne pas imposer un urbanisme densifié là où la loi ne l'impose pas notamment compte tenu des seuils démographiques légaux.
Et la liste des fractures pourrait continuer longtemps.
Dans le même temps, l'opposition politique au sein de la Métro sur ces mêmes sujets n'a pas été capable de faire vivre une alternative. Ou pire encore elle n'a même pas eu la volonté de faire vivre une alternative. Dans cette agglomération, cette supposée "opposition" est inspirée par deux parlementaires très présents apparemment dans des gestions municipales : Michel Savin et Frédérique Puissat. Le premier enregistre un échec cinglant sur Grenoble avec un sondage publié ce jour "créditant" une liste LR de 6 % d'intentions de votes, liste que l'intéressé s'était évertué à tenter de faire naître avant de battre retraite à titre personnel. Et la seconde, jour de la Journée mondiale des animaux, est classée comme l'une des plus mauvaises parlementaires dans la défense des ... animaux selon la presse professionnelle de ce secteur recueillant la note de ... 0, 1 sur 20 !
C'est tout un édifice politique classique qui avance sur son écroulement absolu comme ce fut déjà pour partie le cas lors des élections de 2017.
Plus que jamais, et a fortiori, si la loi Engagement et Proximité devait être adoptée avec ses actuelles dispositions, le devenir de la Métro est très sérieusement en pointillé. A force d'accepter d'endosser toutes les mauvaises décisions, cette intercommunalité est devenue répulsive dans des conditions totalement inédites et probablement rarissimes à ce point.