Rudolph Giuliani subit une forte offensive de campagnes négatives
Rudolph Giuliani doit affronter sa première campagne négative mettant en cause son attitude pendant les évènements de la tragédie du 11 septembre.
Les campagnes américaines comprennent des phases agressives de communication encore peu connues en France.
C'est le cas de deux techniques.
La première est celle du " push polling ". Il s'agit de poser des questions biaisées lors d'un sondage pour modifier les intentions de votes des électeurs. Le sondage ne porte pas seulement comme message le chiffre qui donne la photographie de l'électorat sur une question donnée mais c'est l'existence même du contenu de la question qui devient le message.
Ainsi, en 1994, Karl Rove, stratège de Bush alors candidat dans le Texas, commande un sondage qui, parmi les questions, comporte la question suivante " voteriez-vous toujours pour Ann Richards pour le poste de Gouverneur du Texas en sachant que son équipe est entièrement composée de lesbiennes ? ". Il transforme le sondage d'outil quasi-scientifique en instrument d'un message au " hasard " d'une question.
Il a reproduit méthodiquement ce système lors de la présidentielle de 2000 à l'occasion de la primaire difficile contre McCain en demandant si " les électeurs voteraient pour McCain si celui-ci s'était rendu coupable de trahison durant sa guerre du Viet-Nam ".
Il reproduira le même dispositif lors de la campagne de 2004 contre Kerry au moment où celui-ci caracole en tête des sondages.
La seconde technique consiste à s'attaquer d'abord aux qualités majeures de ses concurrents sans respecter aucune précaution sur la vérité desdites attaques. Dés l'instant qu'un concurrent est doté d'un point fort, celui-ci fait l'objet d'un matraquage systématique pour au moins jeter le doute sur cette qualité " objective ".
Ainsi, l'été 2004, bien que titulaire des décorations militaires les plus prestigieuses attribuées après des enquêtes minutieuses, John Kerry fait l'objet d'une campagne mettant en cause la réalité de son engagement pendant la guerre du Viet-Nam. Rove aurait monté de toutes pièces à l'aide de militants républicains rémunérés des déclarations fabriquées visant à attaquer Kerry sur sa qualité principale : son engagement pendant la guerre du Viet-Nam.
Il s'en est suivi un matraquage de communication notamment par des campagnes web qui ont conduit à jeter le doute pendant un moment et conduire Kerry à mobiliser toute son énergie pour se justifier sur un point inconcevable en début de campagne. Il ne tournera la page que lorsque la chute de Kerry dans les sondages avait été amorcée.
C'est probablement ce type de campagne que doit affronter Giuliani sur son comportement pendant la tragédie du 11 septembre.
Dans un campagne américaine, il n'y a plus aucun "sacré", loin s'enfaut.