J - 28 : Kamala Harris ou le paradoxal "talon d'Achille" de Biden
Et si Kamala Harris en réussissant son débat face à Mike Pence rendait d'abord service à ... Donald Trump ?
Il y a deux tendances lourdes qui sont actuellement pas assez mises en évidence dans une présidentielle américaine. 1) La reconduction d'un Président sortant est la règle. Dans la période récente, seuls Carter et Bush père ont échappé à cette règle. L'avantage du sortant est considérable.
2) Pour que le sortant soit battu (à titre personnel ou par le nouveau candidat du parti du Président sortant), il faut que l'autre candidat fasse vivre une vraie rupture, un vrai contraste. Carter "le faible" a été battu par Reagan et son "America is back". Bush père, le patricien a été battu par Clinton, jeune Gouverneur d'un petit Etat (Arkansas). Bush Jr a fait vivre ce contraste face à Gore : il était le "copain de la rue d'à côté" avec ses gaffes et sa simplicité face à l'intellectuel (Gore) qui parlait des défis planétaires abstraits. Obama a fait vivre cette rupture par la couleur de sa peau : le contraste le plus visible immédiat. Biden peine à faire vivre le contraste avec Trump : c'est tout l'échec des primaires Démocrates.
Kamala Harris va faire vivre un contraste dans le débat des VP. Couleur. Age. Mais surtout l'émotionnel. Elle est une redoutable candidate. Parce qu'elle est une redoutable candidate, elle peut être un ... handicap pour Biden. Biden fait l'union des Démocrates parce qu'il est âgé, le candidat d'un seul mandat. La jeune génération radicale se chauffe déjà pour 2024.
Pour cette génération, Kamala Harris est un terrible obstacle : elle encombre l'avenir. De façon paradoxale, si elle réussit son débat, ce qui est probable, elle va désavantager Biden car une génération démocrate radicale aura le sentiment que le choix 2020 n'est pas seulement engageant jusqu'en 2024...