Vif (Isère) devient la Commune record des contentieux électoraux
Avec l'annulation des élections municipales sur la Commune de Vif (Isère), cette Commune devient dans le Département de l'Isère la Commune record des contentieux électoraux : 4 depuis les années 80.
Le premier contentieux est né en 1988 avec la mise en cause très grave des services de cette Commune alors bureau centralisateur d'une élection cantonale opposant le Conseiller Général sortant, Michel Couëtoux (PCF) à son challenger d'alors, Denis Bonzy. L'élection est annulée. Il n'y a pas d'appel et le challenger victime des comportements sanctionnés par le Tribunal Administratif de Grenoble gagne en mars 1989 très largement.
Puis second contentieux en 1995, pour un motif qui a surpris de nombreux électeurs : erreur sur l'encre pour les procurations notamment sur ... Vif. Le Conseiller Général d'alors, Denis Bonzy, démissionne dès les conclusions du rapporteur public, donc avant même le jugement du Tribunal Administratif de Grenoble. Les citoyens lui sont manifestement reconnaissant de ce choix de retour immédiat aux urnes et le réélisent avec un score d'une avance considérable.
Puis nouveau contentieux en 2001. Le Maire sortant d'alors Jean Mourey est battu d'une voix par une candidate PS, Brigitte Périllié. Mais l'écart est d'une seule voix. Le Maire sortant engage un recours contentieux. Il est débouté et ne fait pas appel.
Là, en 2020, c'est donc le quatrième contentieux. La nouveauté, c'est le premier appel en Conseil d'Etat engagé par le Maire sortant, Guy Genet face à sa concurrente, Karine Maurinaux. Comment les électeurs vont-ils juger cet appel ? Estimeront-ils qu'il "joue la montre" ? Y verront-ils une sorte de défiance à l'égard d'un immédiat retour aux urnes ? Ce qui est sûr, c'est que si le Conseil d'Etat devait confirmer le jugement du Tribunal Administratif de Grenoble, la marge de manoeuvre du Maire sortant deviendrait très faible encourant alors le risque du grief d'une double sanction judiciaire.