Kamala Harris et le temps des colères
Aucun feu n'a été apaisé par le scrutin du 3 novembre. Bien au contraire. Le socle électoral de Donald Trump est plus fort que jamais. En dehors de la crise Covid-19, tous les sujets non traités par Barack Obama restent sur la table.
La victoire de Donald Trump en 2016 n'est pas née de nulle part. Elle est née du rejet d'Hillary Clinton et des sujets qui faisaient monter des colères y compris dans le camp Démocrate. Le multilatéralisme était vécu comme une faiblesse. Les questions raciales étaient déjà vives. La bureaucratie fédérale inquiétait. L'accord iranien mobilisait la communauté juive. La COP21 était très impopulaire puisque perçue comme la crise de nombreux emplois traditionnels. Toujours penser aux élections intermédiaires de 2010 qui avaient été un terrible avertissement.
Si Joe Biden et Kamala Harris reviennent sur ces bases, les colères s'annoncent violentes. Trump a perdu de peu. Le style Trump a été sanctionné par des électeurs "indépendants". Mais sur bon nombre de dossiers, la politique de Trump était approuvée par une large base populaire. D'où son score du 3 novembre.
On voit bien la répartition des fonctions. Biden va activer les symboles de consensus, trouvant des alliés Républicains qui ont toujours été hostiles à Trump. Mais les sujets délicats c'est probablement Kamala Harris qui va y faire face notamment sur le terrain et / ou à l'étranger. Si Biden corrige trop la politique de Trump pour revenir aux ancrages des années Obama, le temps des colères vives sera là.