La Trudeaumania est retombée
Justin Trudeau va proclamer une victoire alors que c'est une défaite manifeste pour lui. 1) Il lance des élections anticipées pour élargir sa majorité. Il passe de 157 à 156 députés. 2) Il explique qu'il faut absolument un gouvernement majoritaire. Il n'atteint pas les 170 sièges nécessaires. Et 3) les Conservateurs gagnent le suffrage populaire (total des voix en dehors du découpage des circonscriptions : 34 % pour les Conservateurs / 32 % pour le Parti Libéral). L'après Trudeau va s'ouvrir.
Il faut observer avec attention les enseignements des législatives du Canada : le Canada est une très belle démocratie. Elle n'a rien à envier à la France. Ce serait même le contraire si la France sortait enfin de son complexe injustifié de sécurité vis à vis du Canada.
Qu'a-t-on observé ? 1) Une présence inhabituelle de services de sécurité aux côtés des candidats pour contenir des opinions virulentes pour des raisons diverses. 2) Une élection anticipée pour rien car le Parti Libéral de Justin Trudeau n'a pas augmenté sa majorité relative parlementaire. 3) Mais surtout une opinion déboussolée par des campagnes à “chéquiers ouverts”. Trudeau a beaucoup annoncé de dépenses. De façon surprenante, le leader conservateur est parti sur le même chemin, ce qui lui a probablement coûté la victoire car il déboussolait une partie de sa base traditionnelle. Mais dans l'ensemble, des citoyens qui ne sont plus dupes qu'en sortie c'est toujours eux qui payent comme contribuables. Une différence avec la France, le Canada a approché le spectre officiel de la faillite dans les années 90. Il a fallu la politique de Jean Chrétien de 1993 à 2003 pour remettre le pays sur les rails. Mais cette réalité fait partie de la mémoire collective. En France, il y a toujours l'illusion que la faillite ne peut pas exister pour une collectivité publique. C'est une pure illusion. Une bulle qui va éclater. L'Etat a fait exploser ses engagements financiers. D'autres collectivités publiques locales de même. A la moindre remontée des taux d'intérêt, en France, des structures budgétaires vont exploser. C'est peut-être la vraie crise impactant la présidentielle 2022 car la remontée des taux semble désormais être une affaire de semaines.