Ukraine : la leçon de John Kennedy lors de la crise des missiles de Cuba
Si les informations publiques correspondent à la réalité des faits, il y a place pour une inquiétude forte. 1) Il semblerait que les communications directes au plus haut niveau entre la Russie et les Etats-Unis soient coupées. Du temps de la crise des missiles de Cuba, JFK communiquait tous les jours avec Gromyko ou Krouchtchev. Et même plusieurs fois par jour et avec des lettres. L'examen des pièces officielles de cette période est passionnant. Deux Chefs d'Etats cherchent l'équilibre entre deux faits qu'ils ne veulent pas : la guerre nucléaire et la rupture dans un équilibre entre les deux super-puissances. Cette recherche va durer 13 jours à partir du 16 octobre.
Chaque jour, le dialogue existe. La "culture du téléphone rouge" va sacraliser ce dialogue. 2) Depuis trop longtemps, les Etats-Unis et le camp occidental donnent le sentiment de mépriser la Russie. Comme si la chute du mur de Berlin était la déchéance définitive de la Russie. C'est une erreur tragique qui a été le socle du succès de Poutine : faire renaître le patriotisme russe, la fierté russe comme de chacun des peuples de l'Ex URSS à l'exemple aujourd'hui historique de l'Ukraine. Cette fierté est dans le récit national qui fait la culture des peuples de l'ex URSS. Obama a eu tort de donner des gestes publics de "mépris de Poutine" alors qu'il flattait l'amitié retrouvée avec des pays à l'Histoire plus tragique pour les Etats-Unis (Cuba, Japon ...). L'Occident aurait dû intégrer que la fierté est inscrite dans la culture du peuple russe. Le camp occidental a été trop méprisant comme hier quand Biden ne répond pas personnellement à la dernière déclaration publique de Poutine.
Biden devrait d'abord s'honorer de prendre comme hier JFK les moyens d'un dialogue. Et non pas afficher un mépris de plus comme si une déclaration de ce type ne méritait pas qu'il sorte de la douceur de son week-end. La succession des mépris peut conduire à une situation d'une extrême gravité.
C'est le problème des faibles quand ils veulent apparaitre forts dans les mauvaises circonstances comme si ne plus dialoguer et ne plus répondre à l'autre devenait une démonstration de force.