Denis Bonzy : les premiers enseignements du 8 novembre 2022
Election Day : 8 novembre 2022 : l'enseignement n° 01 : le choc des peurs : les derniers jours de la campagne ont été dominés par l'agitation des peurs. Du côté des Démocrates, il fallait voter pour ... "sauver la démocratie". Du côté des Républicains, il fallait voter pour ... "sauver l'Amérique". Les Démocrates ont insisté sur des remises en question éventuelles de sujets de société : avortement, droits de minorités, couverture santé ... Les Républicains ont mis en relief les dangers sur des "valeurs fondamentales" qui renvoient à l'Histoire même des Etats-Unis : libertés, sécurité, fiscalité ...
Sur ce dernier volet, à mes yeux souvent à tort, ce programme républicain est présenté comme le programme de Donald Trump. Il est d'abord le programme du Tea Party. Programme né en 2010 et que Donald Trump a relayé en 2016 en lui donnant une expression très agressive, parfois même outrancière alors même que sur le fond ce programme n'est que l'expression du respect de valeurs fondamentales anciennes.
Que montre ce choc des peurs bien au-delà de la démocratie américaine ? Pour l'essentiel trois enseignements. 1) Chaque radicalité alimente une autre radicalité. 2) Aujourd'hui, dans un océan de crises, le vote "contre" structure la victoire.
3) Mais finalement dans ce climat global, ce sont les "indépendants" qui vont faire la différence. La peur mobilise d'abord chaque camp des militants. Mais l'arbitrage des "indépendants" va se rendre sur la "moindre peur". Or dans cet arbitrage, Donald Trump et ses radicalités excessives ont perdu. Le bilan de Biden est maigre. Lors d'élections intermédiaires "classiques", il était voué à une rude sanction électorale. Mais la répulsion face à Trump est forte.
Pour gagner en 2024, les Républicains doivent retourner aux fondamentaux exposés par Mike Deaver, le génial conseiller en communication de Reagan : le bon candidat Républicain c'est John Wayne + Indiana Jones : le bon sens sympa du terroir des prairies + le goût de l'aventure collective qui réussit.
Si les Républicains ne trouvent pas ce profil là, même avec l'actuelle crise manifeste de leadership des Démocrates liée à l'âge de Biden et à ses gaffes multiples, les Démocrates ont encore un espace politique important sur le chemin de 2024.
Denis Bonzy