Gérard Collomb et "l'autre socialisme"
Les déclarations de Gérard Collomb et les symboles portés : Gérard Collomb a été le 1er soutien de poids à la démarche d'Emmanuel Macron en 2016. A peine la déclaration d'Amiens effectuée, Gérard Collomb apportait son soutien et le faisait au prix alors de critiques sévères de la part de responsables PS. Ce soutien désenclavait Emmanuel Macron vis à vis des élus locaux. Des collaborateurs de Gérard Collomb ont été des collaborateurs influents et efficaces pendant la présidentielle 2017 à l'exemple de Jean Marie Girier.
Au niveau des idées, Gérard Collomb incarnait un socialisme pragmatique. Les entrepreneurs se félicitaient des dialogues permanents. La sécurité dans les rues de Lyon était alors une priorité officielle. Si Gérard Collomb est parvenu au pouvoir dans des conditions claires : la guerre implacable entre les proches de Raymond Barre et les proches de Michel Noir, les conditions de la victoire de l'actuelle Maire EELV sont plus mystérieuses.
Comment une ville comme Lyon peut être gagnée par un candidat EELV ? Comment le dogmatisme peut-il succéder au pragmatisme historique ?
C'est avec 6 ans d'écart le même sujet de fond que Grenoble en 2014. Jérôme Safar, proche de Manuel Valls, incarnait alors une promesse de gouvernance pragmatique, tolérante. Comment un dogmatisme peut-il ensuite s'installer et récolter 46 % des voix dès le 1er tour lors de l'élection municipale suivante ? Comment un parti comme le PS qui a eu localement en Isère tous les pouvoirs (Région, Département, Agglo) peut-il être aujourd'hui sans leader à l'exception de Christophe Ferrari ? Ce sont des questions de fond rarement examinées de façon dépolitisée.
C'est dommage parce qu'aujourd'hui la vraie question de fond c'est : le socialisme modéré à l'écart des radicalités de la gauche Nupes a-t-il encore un avenir et donc un espace politique ?