LFI : vers une Bollorémania ?
Et si LFI était en train de créer une Bollorémania ? La question mérite l'intérêt. D'abord, un constat : qui pouvait contester que le Figaro était un journal d'opinion ? Personne. Son propriétaire a été Dassault, un équipementier dans l'armement et à l'engagement notoire de droite ! La gauche a-t-elle mené un combat identique contre le Figaro à celui qu'elle mène actuellement contre Cnews ? Non. Pourquoi ? Parce que le contenu de gauche a changé. Jean Luc Mélenchon vit la radicalité. Il a donc besoin d'ennemis déclarés. Hier, la gauche dans sa principale composante était globalement la modération. Aujourd'hui c'est le combat permanent.
Mais cette radicalité a une conséquence : elle "radicalise" aussi l'autre camp : le "camp d'en face". Et de ce fait, tout un électorat découvre le récit de Vincent Bolloré comme patron courageux, méritant, à succès. Les audiences des trois séances de la commission parlementaire sur Cnews ont fait des scores considérables. Ces séances ont fait de Cnews le marqueur de l'information.
Enfin, à une séquence temps de droitisation de l'opinion publique française, la fréquence de Cnews pourrait-elle sérieusement être remise en question ? Probablement pas sans devenir le symbole d'une dangereuse atteinte à la liberté d'information.
C'est là tout le paradoxe des tactiques de LFI : mener des combats violents sur des thèmes qui ne recueillent aucun succès pratique à l'issue. Mais dont le seul intérêt a été de permettre d'occuper la scène médiatique.