John McCain héritier malgré lui
A quelques heures du second débat organisé ce soir sur des bases techniques différentes puisque des questions peuvent être posées par le public, John McCain est emporté par le rejet de l'adminitration Bush avec laquelle il a pourtant toujours gardé ses distances.
En 1999, bon nombre d'observateurs sont convaincus qu'avec un tel cursus, John McCain ne fera qu'une bouchée du " fiston du Président Bush " casé lui dans la garde nationale du Texas.
Mais si l'élection présidentielle américaine est faite d'histoires qui dénotent un destin, elle demeure d'abord une redoutable machine financière. Au moment où les finances de GW Bush étaient les plus faibles et celles de McCain les plus fortes, McCain n'a compté qu'un petit tiers des moyens financiers de GW Bush...
Si John McCain a le profil du héros, GW Bush a les moyens financiers historiquement les plus élevés de l'histoire d'un candidat à des primaires. Après quelques embellies électorales dans des Etats au nombre faible de délégués à l'exemple du New Hampshire où McCain devance GW Bush de 18 points, la force de l'argent emporte tout sur son passage. GW Bush est désigné par le Parti Républicain.
Pour John McCain, un nouveau combat débute, celui du rebelle voire du Don Quichotte.
Ses combats sont alors nombreux même s'ils sont tous voués à l'échec :
- il veut revoir les conditions de financement des campagnes électorales pour établir un plafond,
- il entend modifier les conditions de fonctionnement des lobbyistes à Washington,
- il prend la défense des Indiens et refuse de partir en croisade contre les homosexuels ou contre l'avortement,
ââ¬Â¦
Bref pendant beaucoup d'années, il parle dans le désert. Il apparaît comme un insurgé sans argent qui s'attaque aux pouvoirs de Washington et aux méthodes de son parti. Bon nombre lui prédisent alors une marginalisation implacable.
Elle se produira.
Mais aujourd'hui, avec les couleurs du parti Républicain, il endosse aussi celles de l'Administration Bush qui n'est plus supportée.
Héritier malgré lui d'un bilan qui devrait le conduire à une sévère défaite sauf à prendre ses distances si c'est encore possible tant l'opinion simplifie tout ?