Ségolène Royal en panne d'imaginaire

  • Segolene Royal
  • Martine Aubry

La leader socialiste connait un tassement dans les sondages car son nom est en panne d'imaginaire positif pour l'opinion.

En 2006, Ségolène Royal a vogué sur une mode (le neuf par la candidature présidentielle féminine d'un parti majeur) et non pas sur une valeur durable.

Aujourd'hui, dans une nouvelle donne marquée par la crise, elle est à la recherche d'une nouvelle évocation qui réponde à une attente donc à un besoin.

Si aujourd'hui, la vie publique Française est marquée par le risque de la fuite vers l'indifférence c'est qu'aucune "marque" n'occupe plus sérieusement le territoire de l'imaginaire.

Le territoire de l'action est occupé par Nicolas Sarkzoy avec une hyperactivité et des provocations qui nuisent à la qualité de la perception. Ce n'est pas tant une bataille de contenus que de perceptions.

Le territoire du décalage est occupé par Olivier Besancenot.

Le territoire de l'affirmation est occupé par les autres leaders mais aucun d'eux ne change de catégorie pour passer au champ de l'imaginaire. Il n'y a peut-être que Dominique Strauss-Kahn qui est maintenant sur le chemin de cette transformation ? Alors qu'il ne remplit pas les conditions d'être le premier pour 2012 car ce ne sera pas sa première campagne de ce type ni un cursus original pour l'intéressé, il a créé une nouvelle catégorie : la compétence internationale qui vient défendre "son" pays. L'opinion Française aime ce parcours. La popularité de Jacques Delors dans les années 90 avait été annonciatrice de ce postulat de "sauveur" qui arrive auréolé de son prestige international.

Ségolène Royal n'appartient plus à cette fonction d'imaginaire car elle s'est réduite progressivement à la création d'une mode (les femmes au pouvoir) et non pas d'une tendance durable.

De plus cet imaginaire repose sur trois qualités qui marquent des étapes majeures :
- la singularité,
- la fédération,
- la valorisation.

Pour gagner en reconnaissance de leadership, il faut être le premier et non pas le meilleur. C'est le chemin direct. Nicolas Sarkozy fut le 1er à défier en rebelle permanent un Chef d'Etat de sa propre majorité. Ségolène Royal fut la 1ère femme candidate d'un grand parti à une présidentielle. De quoi aujourd'hui est Ségolène Royal est-elle la première ?

La fédération est la capacité à être reconnu par d'autres et donc à favoriser le sentiment de se joindre à une vague en cours de constitution. Là encore, la leader socialiste est en mal de fédération. Elle n'a pas gagné le PS et son courant existe peu.

Quant à la valorisation, c'est le sentiment ancien que le leader concerné rendra demain meilleur. Là enfin, la leader socialiste est à la recherche "d'actifs identifiables et reconnus".

C'est donc tout un travail de nouveau positionnement qui l'attend.

  • Publié le 29 mars 2009

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