Ségolène Royal et le temps des radicalités
En 2007, avec son opération "Désirs d'avenir", Ségolène Royal a correspondu à un nouveau temps moderne : faire sauter les digues classiques entre la droite et la gauche en France. Elle a fait ce chemin sur un dossier particulièrement délicat : l'ordre. Elle a recouru a des mesures symboles : la Marseillaise.
Aujourd'hui, la "marque Ségolène Royal" est-elle adaptée aux tendances du moment ? Non très probablement. LFI fait revivre un clivage Gauche / Droite sur des thèmes nouveaux. C'est le temps des radicalités. Chaque radicalité alimente celle du camp opposé. En 2007, Ségolène Royal comme plus tard Dominique de Villepin avec sa mise en cause des partis politiques annonçaient Emmanuel Macron 2017.
Mais aujourd'hui, le temps n'est plus au "en même temps". C'est le moment de choix radicaux. Cette radicalité est occupée à gauche par la génération Mélenchon. Elle est majoritaire au sein de la gauche.
A droite, cette radicalité est occupée par Marine le Pen avec un handicap que constituent ses deux échecs manifestes lors des débats pour un second tour présidentiel. Eric Zemmour a bénéficié au début de sa campagne d'un espace en conséquence. Puis il est apparu plus intellectuel que responsable politique avec des excès qui ont plombé sa campagne. Il y a un créneau à occuper. Ce d'autant plus que les Européennes pourraient scotcher les Républicains à des scores en-dessous de 10 % annonciateurs de graves difficultés pour cette formation.
Dans tous les cas de figues, la "marque Ségolène Royal" parait très décalée face aux nouvelles circonstances du moment.