Roger Gérard Schwarzenberg dénonce de nouveau l'Etat spectacle

L'Etat spectacle aurait connu une nouvelle poussée qui donnerait un spectacle d'Etat encore plus préoccupant que l'évolution des années 70.

Tout est désormais image.

Pendant longtemps, pour un candidat à une élection " sérieuse " l'un des premiers enjeux était de choisir une " plume " c'est-à-dire celui ou celle qui rédigerait les multiples documents diffusés aux électeurs.
Ceux qui sont encore dans cet état d'esprit ne sont pas encore à " l'heure des électeurs ".

Aujourd'hui, s'il fallait choisir entre un photographe et un rédacteur, il vaudrait probablement mieux opter pour le premier que pour le second.

La photo est devenue un vecteur majeur de communication.

La raison est simple.

Derrière tout message, l'enjeu est d'inspirer confiance.
Confiance envers les qualités présentées, les arguments exposés…

Or, la photo brise deux barrières.

Parce qu'elle est attitude, elle brise la barrière des paroles qui s'envolent ou des écrits qui s'oublient. Le discours politique est tellement dévalorisé qu'il doit céder la place à l'attitude. La photo c'est l'attitude constatable par l'oeil et non pas le discours interprétable par la réflexion.

La photo brise la barrière des mots. Face à une photographie, chacun va ressentir une émotion identique avec ses propres mots tandis que derrière une formule chacun donne un contenu qui peut être très différent.

Les prochaines campagnes électorales seront visuelles et réactives.

Visuelles parce que telle est l'heure des citoyens lassés des phrases écrites ou parlées.

Réactives parce que là aussi les citoyens ont intégré un nouveau rythme de communication.

Ces évolutions sont incontournables. Elles ne méritent pas l'excès d'indignité qui les accompagnent souvent.

  • Publié le 13 avril 2009

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