Ségolène Royal allège Heuliez et plombe le FSI
La leader socialiste vient d'effectuer en une seule quinzaine deux coups de maîtres : la douceur face à l'Afrique et la force face à la crise.
Les dernières enquêtes ne s'y trompent pas. Les Français placent Ségolène Royal en premier opposant à Nicolas Sarkozy à l'issue d'une quinzaine marquée par deux coups de communication hors du commun.
La tendance internationale est à la reconnaissance multipolaire. Ségolène Royal donne l'exemple de l'humilité et du dialogue par sa déclaration au Sénégal.
Mais le plus fort est sur le plan intérieur dans sa gestion du dossier Heuliez. Elle apparaît comme le sauveur d'Heuliez ayant poussé le Gouvernement à la "suivre" dans un dossier délicat et assez fragile dans le détail technique. Mais surtout, elle a placé le FSI en simple "bras séculier" de l'Etat. C'est probablement à terme cette dimension là qui sera politiquement la plus redoutable.
Les dossiers affluent au FSI et à la CDC Entreprises. Avoir passé le message que ces deux structures bancaires ne seraient que les exécutantes de décisions politiques, c'est faire supporter l'impopularité à des dizaines de députés incapables d'actionner ces fonds bancaires.
C'est un piège politique redoutable à court terme. Le "précédent Heuliez" montre qu'il faut médiatiser et politiser un dossier pour qu'il "passe au FSI". C'est désormais la leçon reçue par d'autres dossiers techniquement bons mais recalés. C'est surtout la leçon reçue par les prochains dossiers qui ne vont pas se priver d'un vrai rapport public de forces politiques.
En "détechnisant" le FSI, Royal a politisé ses critères donc politisé les responsabilités ultérieures.
C'est une séquence temps très positive pour la leader socialiste qui "a repris la main".