Martine Aubry joue "l'enfer du Nord"

  • Segolene Royal
  • Martine Aubry

La leader socialiste se veut du Nord pour faire vivre une "autre politique".

L'arrivée de Martine Aubry à la tête du PS intervient dans une conjoncture faite d'un risque et d'une chance.

Le risque, c'est l'existence d'une crise profonde multiple.

Cette crise va tester les leaders politiques Français dans plusieurs domaines :
- leur capacité d'analyse de la situation,
- leur capacité à énoncer des propositions positives, concrètes, réalistes pour sortir de la crise ou du moins en atténuer les impacts immédiats les plus redoutables,
- leur ouverture au changement pour que les leçons de la crise soient tirées.

La chance, c'est que la crise entraîne une incontestable crise des valeurs libérales et un retour en forme de l'Etat ; ce qui entraîne une forme de gauchisation des repères de l'opinion.

Ce contexte exceptionnel ouvre à Martine Aubry des perspectives inespérées il y a encore quelques mois.

Elle doit désormais clarifier son positionnement.

Pour l'instant, dans l'opinion, elle est d'abord celle qui s'est opposée à Ségolène Royal. Si elle reste à cette étape réductrice, l'avenir s'avère délicat.

Il lui faut donc ouvrir rapidement de nouvelles étapes faites d'attrait, de crédibilité, d'originalité.

L'attrait, c'est l'adéquation à répondre aux préoccupations et aux attitudes attendues par l'opinion.

La crédibilité, c'est la capacité à énoncer des propositions qui ne soient pas en contradiction avec les actions passées, la carrière et la personnalité profonde d'un responsable public.

L'originalité, c'est la "dernière touche" d'un bon positionnement qui devient distinctif. C'est ce qui permet de considérer qu'un leader est seul à posséder certaines qualités ou du moins qu'il les possède à un plus haut degré que les autres.

C'est sur ce positionnement que Martine Aubry avance le plus vite. Elle joue les valeurs du Nord, le "solide qui dure", "la solidarité qui se vit sans trop s'afficher", un intérieur loin du superficiel.

Dans les années 80, une des campagnes institutionnelles les plus réussies fut "l'enfer du Nord". Derrière une accroche "sévère" on découvrait des paysages de ... paradis : le "vrai Nord".

C'est le pari de Martine Aubry : l'être derrière le paraître.

La bataille de communication est bien lancée.

  • Publié le 27 avril 2009

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