Ségolène Royal face à une nouvelle équation
Le scrutin Européen a donné naissance à une nouvelle donne politique qui trouble le paysage classique.
5 données importantes n'ont pas produit les effets escomptés.
Tout d'abord, le scrutin Européen devait être un referendum sur la politique de Nicolas Sarkozy. Cette logique de l'élection à enjeu avait marché lors des élections locales. Mais là, elle a perdu tout impact. Par conséquent, Nicolas Sarkozy sort renforcé des Européennes.
Ensuite, le PS devait sortir revitalisé. Là il s'est construit une très mauvaise image de marque, celle de la défaite. Quelles innovations faut-il apporter pour vite changer cette réalité ?
Bien davantage, troisième facteur, le PS ne gagne pas mais il vit désormais trois concurrences directes :
- l'extrême gauche,
- la gauche de la gauche,
- les Verts qui, boostés par le 7 juin, se radicalisent.
Quatrième facteur, le Modem ne mord pas sur l'électorat de droite. C'est toute la stratégie de François Bayrou qui est en cause. Le 7 juin a montré les limites de sa démarche :
- perdre l'électorat de gauche qui retourne à son ancrage,
- ne plus mordre sur l'électorat de droite qui a décroché compte tenu du discours vif d'opposition face à la politique présidentielle.
Mais surtout, cinquième facteur, comment se positionner face à un pouvoir qui incarne ... le changement. D'ordinaire, le pouvoir c'est le bilan donc le statu quo et l'opposition c'est le changement. Là Nicolas Sarkozy mène une guerre de mouvement très efficace avec une logique de triangulation qui prive l'opposition d'un atout fort : le thème du changement. Le succès du 7 juin lui permet d'ailleurs de conserver des cartes majeures pour le lendemain des régionales.
Bref, dans ce contexte, il faut un "mental d'acier" pour conserver l'optimisme des "succès futurs".