Dominique de Villepin et les 7 dangers
L'ancien Premier Ministre va engager à la rentrée l'une des plus belles batailles de positionnement de la vie politique Française.
A la rentrée de septembre, Dominique de Villepin ouvre une des plus belles batailles de positionnement de la Vème République pour s'engager de façon performante sur la ligne de la présidentielle 2012.
L'objectif est simple : créer son propre créneau pour être au second tour de la présidentielle. Sur ce chemin, il rencontre 7 dangers majeurs qui vont faire de son parcours un véritable cas d'école en matière de marketing public.
1er danger, parvenir à démonter la majorité présidentielle. L'opinion aime voir "éclater la bulle". A un moment donné, la place principale de marché ne peut être remise en question qu'en démontant les idées acquises pour installer une nouvelle idée. Par conséquent, le choc frontal avec l'UMP est inscrit dans la logique des choses. L'incertitude réside sur le calendrier et l'objet.
2ème danger, trouver un nouvel espace. Aucune position de leader ne se crée en adoptant seulement une position de contestataire ou de remplacement. La "marque Villepin" doit donc définir sa valeur ajoutée non partagée. Ce sera la deuxième étape.
3ème danger, satisfaire les besoins en communication. L'explosion des médias est considérable. La crédibilité présidentielle se gagnera en 2010. La sur-exposition médiatique est le point de passage obligé pour créer un rapport direct à l'opinion afin que celle-ci impacte les sondages le plus rapidement possible.
4ème danger, le piège du repositionnement comme les autres. Si Dominique de Villepin va à la rencontre du suffrage universel direct avant la présidentielle, il prend deux risques considérables : s'exposer et perdre ce qui neutraliserait toute perspective présidentielle ; banaliser son cursus pour aller sur le territoire de ses concurrents.
5ème danger, s'engager dans la course à la taille de l'organisation. L'UMP compte un nombre de divisions très élevé. Chercher à concurrencer un tel maillage du territoire est probablement impossible. Il faut donc accepter le prix de l'inorganisation par la diffusion la plus forte des campagnes. C'est une autre taille qu'il faut rechercher, une autre génération de campagne.
6ème danger, le choix du moment pour ouvrir officiellement la campagne. Nicolas Sarkozy a désacralisé l'annonce. Il a donné de la profondeur au calendrier. Il parait délicat de ne pas se situer dans cette logique car l'opinion pourrait interpréter toute autre position comme une tentative de manoeuvre.
Enfin, le 7ème danger, c'est le choix de l'offre simplifiée que va incarner la "marque Villepin" à l'arrivée. Pour faire face à l'attente de l'opinion, il faut être simple. A mi-septembre 2011, à la question ouverte "pour vous quelles sont les qualités qui vous viennent à l'esprit quand il est question de Dominique de Villepin ?" ; quelle sera la première réponse ? C'est ce pouvoir d'évocation qu'il importe de choisir et de construire dans le temps. Ce pouvoir d'évocation ne doit pas être "contre" ou "sans" mais il doit être positif.
Voilà les 7 dangers qui guettent le parcours immédiat de Dominique de Villepin au moment où la pré-présidentielle s'engage et qu'elle s'accélérera terriblement après les régionales.