Benoit Hamon et la défensive permanente
Benoit Hamon vit des remises en question qui dénotent le nouveau "savoir faire" de la gauche capable de transformer le moindre débat en débat intérieur dévastateur.
Dans son effort de rénovation, le PS doit lutter contre trois courants défavorables.
Tout d'abord, le premier élément est d'ordre philosophique et a une portée planétaire : la progression de "l'économie généralisée".
Des emprunts sont faits au système socialiste et au système capitaliste afin d'aboutir à une économie fondamentale qui tend à généraliser les moyens plutôt que les fins.
Cette approche rend de moins en moins pertinent l'affrontement des logiques économiques qui avait prévalu au XXème siècle.
Ensuite, le second courant est propre aux démocraties occidentales et tient dans l'hyper-médiatisation de la société.
De plus en plus, la forme a pris le pas sur le fond, l'accessoire sur l'essentiel.
Une telle évolution n'est certainement pas une bonne chose pour la Démocratie mais le processus paraît irréversible.
La scène politique regorge d'acteurs plus soucieux de la qualité de leur image que de la pertinence de leur propos. Cela fait irrésistiblement penser au mot de Théophile Gautier parlant des gens du théâtre: "nous autres, pauvres comédiens, à défaut de l'être nous avons au moins le paraître "...
"Créer l'évènement", "faire un coup médiatique" en veillant à bénéficier d'un "effet d'annonce" maximum : tel est aujourd'hui l'objectif essentiel d'un certain nombre d'acteurs politiques.
Enfin, les divisions intérieures tellement profondes que chaque dossier peut devenir d'abord une "affaire au sein même du PS".
Dans un tel contexte de gauche sur la défensive permanente, le mal de leadership d'alternance à gauche est loin de pouvoir être soigné.