Dominique de Villepin et la bascule de leadership
La crise économique, le poids de la dette, le bourbier afghan font-ils naître une nouvelle demande de leadership ?
Dès 2006, tout opposait Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy.
Le premier incarnait le profil présidentiel classique : la stature, la fierté à l'international, le bouclier dans les temps de crises.
Le second incarnait le nouveau profil : l'action dans la proximité, la fascination par le potentiel d'énergie, aucun impossible ne lui paraissait hors de portée.
Le dernier trimestre 2008 a apporté deux changements majeurs :
- l'action déçoit,
- la crise s'installe.
Si la situation ne cesse de se dégrader, la bascule de leadership s'ouvrira pour revenir au profil classique ; ce qui est déjà probablement le cas dans une partie importante de l'opinion expliquant l'érosion naissante du socle présidentiel dans une partie de son électorat de droite.
En effet, la situation est perçue comme se dégradant. L'économie est installée dans la crise et le chômage. La dette angoisse. L'international ne connaît aucune amélioration significative.
Pour toutes ces raisons, il parait indispensable que Dominique de Villepin s'éloigne désormais rapidement de la simple opposition à Nicolas Sarkozy, une situation par ailleurs bien capitalisée, pour parfaire son profil présidentiel de "nouvelle confiance" face aux temps de crises.
Il a maintenant devant lui l'exigence de la construction d'un nouveau leadership, son contenu précis et le casting du collectif pour l'entourer. Ce sont les trois chantiers qui permettront de franchir un nouveau seuil d'intentions de votes.