Dominique de Villepin et la voix des Français
Dominique de Villepin aborde un mois de janvier 2010 qui devrait marquer une nouvelle étape dans son parcours présidentiel : montrer qu'il est apte à exprimer la voix des Français.
Le scénario correspondant au " caractère de Villepin " c'est le lien entre la crise de confiance des Français à l'intérieur et l'affaiblissement de la France à l'étranger.
Dans cette double circonstance, la présidentielle deviendrait "son jardin".
Cette présentation, qui inspire son discours de politique générale, est d'une redoutable cohérence.
Mais, ce qui manque encore à ce jour, c'est le poids de vrais symboles.
Il faut trouver la façon de traiter l'actualité selon des modalités qui constituent le révélateur et l'accélérateur de l'expression et de la reconnaissance de ces symboles.
Le problème c'est qu'aucun élément n'est à ce jour assez fort pour permettre cette expression donc cette reconnaissance accélérée.
Sur le plan intérieur, le printemps peut révéler un dossier de crise et un niveau d'exaspération qui ouvrent un temps particulier.
Dans la dénonciation de l'Etat spectacle qu'est désormais devenue en permanence la vie politique Française, il y a certes le mot spectacle mais il doit aussi y avoir le mot Etat car le spectacle seul ne peut servir longtemps d'affiche.
Or aujourd'hui quel peut être le contenu de ce "nouvel Etat" ?
L'accroche conceptuelle de Dominique de Villepin qui vise à recréer une " approche gaullienne " du pouvoir sur le thème " la France est de retour " ne peut reposer que sur un contenu qui serve de socle pour attester que la volonté politique peut produire des effets nouveaux voire inattendus.
Le retour est lancé mais les circonstances les meilleures ne sont pas encore là.
L'audace impose un contenu d'une certaine dimension. Ce contenu ne peut exister qu'aux rendez-vous d'une forte densité. Tout va mal mais de façon banale et anodine.
Il manque "le mal de trop", l'inacceptable.
Dans ce cadre là, il trouvera un espace particulier à exprimer la voix des Français désireux de défendre un modèle social et institutionnel.
La bataille des retraites pourrait être cet espace en lui donnant de surcroît une densité de coeur qui fait bouger rapidement la donne ?