Dominique de Villepin et le contenu positif
Dominique de Villepin franchit à Bondy une nouvelle étape en présentant 4 mesures concrètes positives pour les banlieues.
La forêt des caméras a caché les arbres des propositions concrètes. C'est compréhensible mais regrettable car 4 mesures présentées à Bondy méritent une attention particulière.
1) La création d'une Agence Nationale pour le Développement Economique : dans la présentation de l'ancien Premier Ministre, il semble y avoir une attention privilégiée à destination de la lutte contre le chômage des jeunes et a fortiori de ceux qui habitent des "territoires difficiles". Cette agence aurait donc vocation à mettre en synergie les dispositifs ou institutions qui existent déjà en les mobilisant d'abord au service de l'emploi des jeunes.
2) Le renforcement des avantages fiscaux à destination des TPE et des PME qui s'installent dans les quartiers fragiles. Il y a là un effort de mixité d'activités de nature à faire sauter certaines barrières et créer des emplois de proximité favorisant l'intégration.
3) La facilitation de constitution de GIE pour permettre à des TPE et des PME de concourir à des appels d'offres. Ce dispositif semble être une étape vers une procédure de SBA (small business act) à la Française qui figurait dans le programme de Nicolas Sarkozy en 2007 mais qui a été abandonnée depuis.
4) La mobilisation des réseaux sociaux pour gagner en interactivité, en souplesse et en rapidité en matière de rencontres entre les offres et les demandes d'emplois.
Ces deux derniers volets sont les plus novateurs et probablement porteurs des conséquences positives les plus fortes.
En effet, dans la gouvernance publique, les nouvelles technologies, dont les réseaux sociaux, ont été encore en France peu mises à contribution pour moderniser des procédures administratives. Avec cette proposition, il y aurait là un décloisonnement majeur au moment où ces nouvelles technologies sont limitées à de simples techniques de communication dans les efforts gouvernementaux.
En ce qui concerne des dispositions de SBA, la France a beaucoup de retard par rapport à des pays pourtant supposés plus libéraux comme les USA et le Canada qui mobilisent une partie de la commande publique pour un soutien réel et efficace à l'activité des PME.
Ces propositions concrètes parmi d'autres montrent une étape nouvelle visant d'une part à s'écarter de tout reproche de candidature contre le Président sortant et d'autre part à organiser le débat public autour de mesures concrètes à l'écart de simples postures ou de formules à l'emporte pièce qui caractérisent excessivement l'actuel débat public. L'étape du contenu détaillé est bien engagée.