Michel Thiollière et la fin du local
Michel Thiollière, Maire de St Etienne pendant plus d'une décennie, met fin à ses fonctions de Sénateur de la Loire et de Conseiller Municipal de St Etienne pour rejoindre une vice-présidence de la commission de régulation de l'énergie.
Vendredi 16 avril 2010, une décision est passée quasi-inaperçue : Michel Thiollière, Sénateur et Conseiller Municipal de St Etienne a démissionné de ses deux mandats pour accepter la Vice-Présidence d'une commission de régulation de l'énergie.
Cette décision s'ajoute à une liste qui grossit de parlementaires ou d'élus locaux qui choisissent de rompre leurs engagements pour évoluer vers une fonction différente.
Tout d'abord, il faut revenir sur la situation politique de St Etienne. En mars 1983, M. Dubanchet gagne contre le Maire sortant PCF, M. Sanguedolce. Cette ville restera dans le camp de la droite modérée de 1983 à 2008, soit une séquence temps très importante. Pendant cette époque, elle va conduire des réformes considérables et mener une politique culturelle, économique et urbanistique de grande qualité. St Etienne est l'une des plus belles villes de Rhône-Alpes, ayant conduit des rénovations particulièrement réussies. C'est une ville discrète mais dotée d'un dynamisme économique considérable. M. Thiollière, Maire de St Etienne pendant de nombreuses années et son équipe ont su conduire cette rénovation dans des conditions remarquables.
Ensuite, la défaite de 2008 n'est pas la remise en question de la qualité d'un bilan. Elle est le résultat d'une vague nationale avec des conditions locales liées à une position du Modem, deux facteurs qui ont créé la surprise.
Enfin, pourquoi de telles personnalités prennent de telles décisions ? C'est le constat qu'être parlementaire serait moins efficace que Vice-Président d'une obscure commission ? Le statut de parlementaire sous la Vème République est trop fragilisé. C'est aussi le constat que le local ne passionne plus. La réforme des collectivités locales inquiète. Les moyens financiers font défaut. les prérogatives perdent en clarté. Le local ne devient-il pas l'échelon des impuissances et de la confrontation permanente avec les colères de proximité ? C'est aussi une génération qui "a fait le tour" des compétences locales. Il est possible aujourd'hui de citer de nombreux élus qui gardent leur "logistique municipale" mais qui n'y consacrent qu'une partie très modérée de leur temps et c'est un euphémisme ... Toute la démocratie municipale est aujourd'hui destabilisée. Cette réalité explique que dès que d'autres opportunités se présentent, elles soient rapidement saisies.