Ségolène Royal dit stop
Ségolène Royal vient de porter plainte contre des déclarations d'un responsable UMP. La leader socialiste ne peut tolérer davantage des débordements qui mettent en cause à terme son image de marque. Elle dit stop !
L'indifférence ou la tolérance a des limites. Il y a un moment où chacune des deux devient la fenêtre à tous les débordements. Il faut donc manifester la volonté de marquer un coup d'arrêt.
C'est ce que vient de faire Ségolène Royal en portant plainte contre les déclarations d'un responsable UMP.
La leader socialiste a actuellement deux défis majeurs.
D'une part, elle doit recouvrer sa "présidentialité". Dans ce cadre, elle doit être plus visible et rappeler la valeur ajoutée de sa marque.
Sans parti politique, sans fonction de responsabilité à l'Assemblée Nationale, Ségolène Royal est privée de tribunes nationales.
Il lui est difficile de s'inscrire efficacement dans l'hyper-visibilité actuellement nécessaire.
La seconde modification concerne la logistique de la présidentielle.
Avec sa réglementation très pesante, la France offre peu d'alternatives à l'affectation d'un parti politique à la préparation d'une présidentielle.
Le parti politique est d'abord le collecteur d'aides publiques et des adhésions. C'est un coffre fort.
Il est aussi le réservoir de moyens humains nécessaires en grand nombre pour préparer une campagne aussi lourde qu'une présidentielle.
Avec la défaite de la prise de pouvoir au PS, Ségolène Royal a reculé de plusieurs cases dans la candidature performante pour 2012. Imagine-t-on le changement qui résulterait pour elle si aujourd'hui elle était à la tête du PS ...
Peut-elle monter une structure parallèle ?
La réponse est oui sur le principe mais dans la réalité les comparables sont complexes.
Elle n'aura jamais les moyens financiers pour se hisser au niveau de la puissance financière et humaine d'un parti comme le PS.
Si les moyens financiers et la logistique ne permettent pas "d'acheter" une victoire ; force est de constater que sans eux la victoire est impossible.
La mode est à l'examen de la campagne 2008 de Barack Obama. Sans des moyens financiers hors du commun, il n'aurait jamais gagné les primaires démocrates et probablement n'aurait jamais creusé un tel écart avec son rival républicain en novembre 2008.
La logistique et la puissance financière ont servi de socle à la révélation du charisme du candidat. Mais sans ce socle, ce charisme n'aurait jamais pu éclore.
Il lui faut rapidement résoudre ces deux défis pour vivre une participation présidentielle 2012 performante.